05/05/2024
ACTUENERGIE

Pétrole: Le Brent baisse à 73,56 dollars

Après avoir lourdement chuté la veille au soir, les prix du pétrole poursuivaient leur repli mercredi. Attendant l’issue du débat sur le plafond de la dette américaine, les investisseurs demeuraient inquiets face à des données plus faibles que prévu pour l’activité manufacturière en Chine en mai et divisés quant à la perspective d’un statu quo de l’alliance Opep+ dimanche.

Peu avant 08h00 mercredi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet se négociait à 73,56 dollars, en baisse de 0,21%, après avoir plongé mardi soir de 4,58% à 73,54 dollars. En l’espace d’une semaine, il affiche désormais un repli de 6,4%, le tassement sur un mois atteignant lui 7,5% et sur un an 35,40%.

Quant aux 159 litres de West West Texas Intermediate (WTI) américain de même échéance, ils demeuraient quasiment (+0,04%) stables à 69,49 dollars, après avoir dégringolé la veille au soir de 4,41% à 69,46 dollars.

« Le scénario de hausse sur lequel s’appuyait le marché était celui d’un rebond de la demande chinoise et d’une offre russe qui dégringole », rappelle Eli Rubin, d’EBW Analytics Group, interrogé par l’AFP. « Mais d’un côté comme de l’autre, il a du plomb dans l’aile. »

Par ailleurs, les investisseurs attendent aussi la prochaine réunion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (Opep+) prévue dimanche, pour un éventuel ajustement de leur niveau de production. Deux scénarios probables sont prévus, selon l’expert Francis Perrin, Directeur de recherche à l’IRIS. Il s’agit, en effet, de la maintenir les mêmes quotas de production actuels  ou une nouvelle baisse de la production pétrolière des pays OPEP+.

Parmi ces deux scénarios, le premier est un peu plus probable que le second, dira-t-il l’expert français dans un entretien accordé au journal électronique « La Patrie News». Certes, les prix du brut ne sont pas très élevés. «Le 31 mai en début de matinée à Londres, le Brent était entre $73 et 74 par baril.  De plus, les tendances baissières restent fortes. Elles sont principalement liées aux inquiétudes sur l’évolution de la situation économique mondiale. Les plus récents indices économiques chinois ne sont d’ailleurs pas enthousiasmants. Et la Russie continue à exporter beaucoup de brut et de produits raffinés.

À l’inverse, l’économie américaine se porte plutôt bien; la Maison Blanche et le président de la Chambre des Représentants viennent de trouver un accord sur le plafond de la dette fédérale des Etats-Unis ; l’OPEP+ avait déjà annoncé une réduction de sa production (de 2 millions de barils par jour – Mb/j) qui s’applique sur la période allant de novembre 2022 à la fin 2023 ; et huit pays OPEP+ ont décidé en avril 2023 des réductions volontaires supplémentaires totalisant 1,16 Mb/j à partir de mai et jusqu’à la fin 2023.

Vers une hausse des prix à 80 dollars/b

Comme la demande pétrolière mondiale continue à augmenter, il y a un risque d’insuffisance de l’offre par rapport à la demande au cours du second semestre de cette année. Le statu quo est donc plus vraisemblable mais pas certain», explique-t-il.

Du fait des pressions baissières évoquées ci-dessus, «on ne peut pas exclure dans le court terme une chute des prix du pétrole. Ceux-ci ont d’ailleurs pas mal baissé dans les derniers mois. Rappelons que, le 14 avril, le prix du Brent était proche de $86 par baril. Par contre, les fondamentaux du marché ne permettent pas de dire qu’il y a vraiment péril en la demeure pour les producteurs et exportateurs de pétrole. En 2023 en effet, la croissance de la demande pétrolière mondiale devrait être supérieure à celle de l’offre, ce qui pourrait contribuer à pousser les prix de l’or noir à la hausse. Les conséquences de la guerre en Ukraine vont dans le même sens. Cette année, notamment au second semestre, le rapport de force entre producteurs et consommateurs de pétrole est plutôt à l’avantage des premiers. N’oublions pas que la consommation pétrolière va battre en 2023 son record qui remonte à 2019», ajoute-t-il.

Questionné sur quel baril aurons-nous d’ici fin 2023, l’analyste s’attend à un baril à 80 dollars. « Si l’on en reste aux fondamentaux du marché pétrolier, le probable déséquilibre entre l’offre et la demande mondiale au second semestre sera un facteur haussier important. La décision que l’OPEP+ annoncera dans quelques jours pèsera aussi sur les cours du brut. Sans oublier l’évolution de l’économie mondiale dans les mois qui viennent. On ne connaît pas encore le deuxième élément de ce cocktail mais disons que la probabilité d’une hausse des prix du pétrole vers 80 dollars/baril ou plus dans les mois qui viennent est plus grande que le scénario inverse. Mais restons prudents. Une seule chose est certaine : les cours de l’or noir n’ont pas fini de nous surprendre», conclut-il.

Par S R/Agence

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