Pétrole: Le Brent en légère baisse à moins de 75 USD
Le pétrole évolue en légère baisse mardi 16 mai, la lenteur de la reprise en Chine et l’incertitude concernant l’économie mondiale pesant sur les cours du brut.
Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juillet, perdait dans la matinée 0,70%, à 74,70 USD. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en juin, abandonnait 0,72%, à 70,60 USD. Selon des analystes, la publication dans la nuit de données économiques décevantes en provenance de Chine a mis un terme à la hausse générée par les informations selon lesquelles les États-Unis prévoient de remplir leurs réserves stratégiques. Les États-Unis envisagent en effet d’acheter du pétrole sur le marché pour reconstituer leurs réserves stratégiques dès cet été, avait indiqué jeudi 11 mai la secrétaire américaine à l’Énergie, Jennifer Granholm, lors d’une audition parlementaire. La hausse s’est toutefois essoufflée. La Chine a publié mardi 16 mai des indicateurs économiques moins bons qu’attendus pour avril, sur fond de demande encore faible, signe d’une reprise saccadée depuis la levée en décembre des restrictions strictes contre le COVID-19.
Pour reconstituer leurs réserves stratégiques
Les États-Unis recherchent 3 millions de barils
Le gouvernement américain a lancé lundi un appel d’offres portant sur l’achat de volumes pouvant aller jusqu’à trois millions de barils de pétrole brut. Après presque deux ans à pomper dans ses réserves stratégiques – ponctionnant 40% de leur total – l’exécutif souhaite les reconstituer. Un processus compliqué qui mettra plusieurs années pour retrouver son plein niveau.
Washington recherche jusqu’à trois millions de barils de pétrole brut. C’est ce qu’a fait savoir le gouvernement américain lundi 15 mai. Les offres sont à déposer jusqu’à fin mai et l’acquisition doit être finalisée mi-juin, a indiqué le département américain de l’Énergie (DOE), dans un communiqué. Les livraisons sont quant à elles prévues pour le mois d’août.
Cette annonce intervient moins d’une semaine après celle de la secrétaire américaine à l’Énergie, Jennifer Granholm, qui avait fait part de l’intention des États-Unis de commencer à reconstituer leurs réserves stratégiques (SPR) de pétrole à l’été.
En octobre déjà, le président avait indiqué que les États-Unis achèteraient du brut sur le marché si les cours tombaient dans une fourchette comprise entre 67 et 72 dollars. Le cours du baril de pétrole WTI, la référence américaine, est passé sous la barre symbolique des 70 dollars au début du mois de mai, son plus bas niveau depuis mi-décembre 2021. Il évoluait ce mardi autour des 71 dollars.
Il est d’autant plus nécessaire pour les Etats-Unis de reconstituer leurs réserves stratégiques que le gouvernement a ponctionné, entre septembre 2021 et janvier 2023, quelque 250 millions de barils sur ces réserves, soit 40% du total, pour tenter de soulager les cours de l’or noir. Si bien qu’elles affichent actuellement leur plus faible niveau depuis près de 40 ans (octobre 1983).
Mais le gouvernement de Joe Biden a décidé en décembre dernier d’arrêter de pomper dans ces réserves qui sont entreposées dans d’immenses cavernes de sel au Texas et en Louisiane. Il s’est même depuis engagé à les reconstituer et avait lancé un premier appel d’offres pour trois millions de barils, qui n’a jamais abouti.
Et pour cause, fin mars, Jennifer Granholm avait signalé qu’il allait être « difficile » d’entamer ce processus dès cette année, du fait de la nécessité de réaliser des travaux de maintenance de plusieurs sites. Autre problème : le ministère américain de l’Énergie est tenu par une loi ancienne votée au Congrès en 2015 de remettre en vente 26 millions de barils supplémentaires tirés des réserves stratégiques entre avril et juin.
« Nous en aurons terminé en juin et, à cette date, nous nous mettrons en marche et chercherons à acheter » du brut sur le marché, a finalement expliqué la secrétaire à l’Énergie la semaine dernière, lors d’une audition devant la sous-commission de la Chambre des représentants dédiée à l’Énergie, au climat et à la sécurité des réseaux de transport d’électricité. « Nous espérons pouvoir tirer avantage » du reflux des cours du pétrole, observé cette année, après la flambée de l’an dernier, a ajouté la ministre.
Reste que cela prendra du temps comme le soulignait déjà Jennifer Granholm en mars. « Cela prendra quelques années, parce que remplir prend plus longtemps que pomper », avait-elle expliqué.
Agence