19/07/2025
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Promotion des exportations hors hydrocarbures: L’Algérie accélère sa projection vers l’Afrique

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L’Algérie intensifie ses efforts économiques, commerciaux et stratégiques afin de renforcer sa présence sur les marchés africains. Une stratégie globale est mise en place à cet effet, conformément aux recommandations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui insiste sur la nécessité de consolider la présence du produit algérien sur le continent.

En effet, le ministre du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig, a appelé les entreprises nationales à intensifier leur présence sur les marchés internationaux, en particulier africains, après avoir réussi à satisfaire les besoins du marché local. Emboîtant le pas au président de la République, M. Rezig, lors de sa visite des pavillons de la 56ᵉ édition de la Foire internationale d’Alger (FIA), a salué la diversité et la qualité des produits algériens, qui ont permis non seulement de répondre à la demande nationale, mais aussi d’accéder à plusieurs marchés extérieurs.

Il a souligné l’importance d’exploiter les foires économiques comme des vitrines de promotion du produit national et des tremplins vers de nouvelles opportunités. À ce titre, il a rappelé que ses services ont établi un calendrier de participation aux foires internationales jusqu’à fin 2026, couvrant de nombreux pays africains.

M. Rezig a également mis en avant les mesures prises par l’État pour encourager les exportations hors hydrocarbures, notamment à travers l’accompagnement des opérateurs économiques tout au long de leur parcours à l’export.

S’inscrivant dans la vision du chef de l’État, le ministre a insisté sur l’importance stratégique du marché africain, considéré comme le plus vaste espace commercial en termes de population. Il a lancé un appel clair aux opérateurs économiques, les invitant à « investir sérieusement le marché africain ». Un appel assorti d’objectifs économiques ambitieux : un PIB visé à 400 milliards de dollars dès 2027, avec des projections encore plus élevées à l’horizon 2029.

M. Rezig a insisté sur la nécessité pour l’Algérie de transformer son potentiel exportateur en accords concrets, une ambition qui s’inscrit dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), alors que le pays cherche à redéfinir sa place dans l’économie du continent.

En visitant le stand de l’Entreprise nationale des industries électroniques (ENIE), le ministre s’est félicité de l’accord conclu pour l’exportation des produits de l’entreprise vers la Mauritanie, soulignant la qualité de sa production. Il a également salué les progrès accomplis par les entreprises privées dans les secteurs de l’électronique et de l’électroménager, qui sont parvenues à percer plusieurs marchés étrangers, notamment africains, qualifiés de « prometteurs » pour le produit algérien.

Le ministre a aussi mis en lumière la contribution de la société ENICAB de Biskra, spécialisée dans la fabrication de câbles, à la réduction des importations dans ce domaine, tout en ouvrant des perspectives d’exportation, notamment grâce au lancement de la production de câbles énergétiquement efficaces et écologiques, ainsi qu’au projet de câbles à fibres optiques, dont la mise en service est prévue pour février 2026.

Il a également inspecté les projets du Groupe Souakri dans les secteurs des engrais, des matériaux de construction et de l’agriculture, saluant son potentiel à l’export. Dans ce sens, il a exhorté les responsables du groupe laitier Giplait à œuvrer à l’exportation de leurs produits vers les marchés africains.

S’agissant de l’industrie agroalimentaire, M. Rezig a mis en avant le succès des entreprises nationales dans la couverture des besoins du marché local, réaffirmant la volonté de son ministère d’accompagner les opérateurs vers l’international.

Enfin, le ministre a lancé un appel aux entreprises de détergents et de soins corporels à renforcer leur présence sur les marchés africains, en complément des produits agricoles, pour lesquels l’Algérie dispose d’un excédent de production, comme cela lui a été précisé au stand de l’Office national interprofessionnel des légumes et des viandes (ONILEV).

Les exportations de produits industriels multipliées par cinq

Il est à rappeler qu’un total de 65 familles de produits algériens ont été exportées vers plusieurs pays au cours des dernières années, dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie nationale de diversification industrielle.

Selon le sous-directeur de l’investissement industriel au ministère, Abdelkrim Aissat, les exportations de produits industriels ont été multipliées par cinq ces dernières années. Cette dynamique s’est traduite par une relance notable du secteur, avec des performances enregistrées dans plusieurs filières, dont l’industrie sidérurgique. Grâce à une montée en puissance de la production en quantité, qualité et diversité, l’Algérie est passée du statut d’importateur à celui d’exportateur de produits sidérurgiques. La filière clinker/ciment figure également parmi les plus performantes, avec une capacité nationale de production atteignant 39 millions de tonnes par an, alors que la demande locale est estimée à 20 millions de tonnes, le reste étant destiné à l’exportation. L’industrie de l’électroménager couvre aujourd’hui 83% des besoins du marché local, avec un taux d’intégration pouvant atteindre 80% pour certains produits. Des exportations sont également réalisées vers 36 pays.

Concernant l’agroalimentaire, M. Aissat a indiqué qu’elle représente la 2ème industrie du pays, contribuant à plus de 50% au PIB industriel hors hydrocarbures. La filière dispose d’un important potentiel exportable, notamment dans les produits tels que les pâtes, couscous, biscuits, jus, conserves, huile d’olive et ses sous-produits. La filière textile a, quant à elle, enregistré un essor du nombre d’entreprises, atteignant plus de 11.000 unités, dont 39 relèvent du secteur public. Dans le domaine des engrais, la production nationale couvre entièrement les besoins en engrais azotés et à 70 % en engrais phosphatés, faisant de cette filière l’une des cinq principales sources d’exportation industrielle ces dernières années. La chimie connaît également une expansion dans plusieurs branches : verre, pneumatiques, peintures, cosmétiques, produits d’entretien, etc.

Par Réda Hadi

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