Sid Ahmed Ghozali au Forum d’El Moudjahid: «Les EnR sont l’avenir de notre pays»
La nationalisation des hydrocarbures, le 24 février 1971, a constitué un tournant décisif dans l’histoire de l’Algérie et balisé la voie de son émancipation économique. Cette date a représenté une étape essentielle dans la récupération du contrôle national sur les hydrocarbures, a indiqué l’ancien chef du gouvernement Sid- Ahmed Ghozali, au forum d’El Moudjahid.
Cette année, la célébration du 53 e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures intervient dans un contexte particulier marqué par tensions géostratégiques et des nouvelles mutations énergétiques. Pour lui, il est plus que nécessaire d’investir massivement dans les EnR afin de renforcer la sécurité énergétique du pays.
«On doit se comporter d’une manière différentes avec les étrangers. Nous n’avons de quoi peur. Le solaire est une énergie durable contrairement au pétrole qui est une ressource limitée, dont l’exploitation doit être soumis à des conditions spécifiques», a souligné l’ancien chef du gouvernement. Et d’ajouter : «Pour assurer la stabilité et la sécurité énergétique, nous avons besoin de nouvelles technologies et des compétences humaines pour assurer la transition énergétique en s’inspirant des expériences réussies des autres pays », a-t-il renchéri.
Afin de réussir dans cette transition énergétique, l’ex Pdg de Sonatrach également a préconisé d’engager un dialogue franc avec la société civile et faire comprendre aux Algériens qu’on doit remplacer l’énergie fossile par les EnR.
Un passage qui nécessite la mise en place des politiques idoines pour atteindre les objectifs fixées. «Nous sommes engagés dans des politiques qui essaient de remplacer le pétrole et gaz par l’électricité et au même temps de continuer à exploiter le fossile afin de se doter en ressources financières pour créer et développer les EnR», détaille-t-il. L’enjeu est donc capital nécessitant la mobilisation de tout le monde, d’où l’importance de tirer des leçons du 24 févier 1971.
La nationalisation des hydrocarbures a également contribué à renforcer le rôle de l’État dans l’économie et à promouvoir le développement industriel et social. Elle a permis aussi au gouvernement de contrôler les investissements étrangers dans le secteur et de négocier des accords plus favorables pour le pays.
Évoquant la conjoncture actuelle du marché pétrolier, le second PDG de la Sonatrach (1965-1978) a affirmé que la priorité était de satisfaire d’abord la demande nationale puis les exportations. « Pour répondre aux besoins croissants, la Sonatrach doit investir plus dans l’exploration de nouveaux gisements », a-t-il déclaré en marge de la conférence.
Et d’ajouter : « Il faut que les autorités veillent à ce que nos stocks en gaz et pétrole soient suffisants pour couvrir les besoins du marché local et international ».
Sur le 7e Sommet des chefs d’État et de gouvernement du Forum des pays exportateurs de gaz, qui se tiendra à Alger du 29 février au 2 mars prochain, l’ancien ministre de l’énergie a affirmé que l’Algérie doit défendre ses intérêts et tirer le maximum de profits. Selon lui, le monde des hydrocarbures est instable, il change d’année en année. Le conférencier a rappelé que 99 % des importations et 95% du budget de l’État sont financés par les recettes des hydrocarbures. «La bonne gouvernance doit se baser sur quatre secteurs stratégiques : la justice, l’éducation, la sécurité et la régulation économique», a-t-il soutenu. Il a par ailleurs dénoncé les attaques qui ciblent la stabilité de l’Algérie. « Le retour à l’union sacrée ne laissera aucune voie aux pays qui tentent avec tous les moyens de porter atteinte à notre souveraineté. Aucune puissance ne pourra nous imposer son diktat », a-t-il assené.
Par Sirine R