25/05/2025
AFRIQUE

Méga-contrat minier RDC-Chine: Kinshasa exige 17 milliards $ d’investissements supplémentaires dans les infrastructures

L’Inspection générale des finances a estimé, dans un rapport consacré à l’évaluation du « contrat du siècle », que les entreprises chinoises ont déjà engrangé 10 milliards de dollars alors que les investissements dans les infrastructures se sont limités à 822 millions de dollars depuis 2008.

Le gouvernement congolais poursuit sa réévaluation du méga-contrat « ressources naturelles contre infrastructures » signé avec la Chine en 2008 par l’administration de l’ancien président Joseph Kabila.

L’Inspection générale des finances congolaise (IGF) a exigé, dans un rapport rendu public jeudi 16 février, 17 milliards de dollars d’investissements supplémentaires dans les infrastructures dans le cadre de cet accord en vertu duquel les groupes chinois Sinohydro Corporation et China Railway Engineering Corporation ont accepté de construire des infrastructures (routes,  ponts, hôpitaux, fourniture de l’eau potable, etc.) en échange d’une participation de 68 % dans la Société sino-congolaise des mines (Sicomines), une coentreprise spécialisée dans l’exploitation du cuivre et du cobalt avec la société minière publique congolaise Gécamines.

Dans le cadre de ce deal, baptisé « le contrat du siècle » au moment de sa signature, les investisseurs chinois se sont engagés à consacrer 3 milliards de dollars à des projets d’infrastructure, mais l’IGF a demandé que cet engagement soit porté à 20 milliards de dollars, afin de refléter la valeur réelle des concessions minières que la Gécamines a apportées à l’accord.  

L’institution a révélé dans son rapport que Sicomines n’a jusqu’ici investi que 822 millions de dollars dans les infrastructures alors que les entreprises chinoises ont déjà engrangé 10 milliards de dollars. « Les entreprises chinoises ont déjà encaissé un gain évalué à près de 10 milliards de dollars américains, tandis que la République démocratique du Congo n’a bénéficié que de 822 millions de dollars en termes d’infrastructures », a souligné l’Inspection.

« Le déséquilibre criant qui a été constaté, le bradage, la dilapidation de nos minerais constatés dans ce contrat a été également l’œuvre de fils égarés de notre pays, qui ont accompagné les entreprises chinoises dans cette œuvre macabre contre notre pays », a-t-elle ajouté, demandant un investissement « immédiat » d’un milliard de dollars par la Sicomines, et un engagement à ce que la main-d’œuvre des projets d’infrastructures soit congolaise à 50 %.

L’IGF a également appelé le gouvernement congolais à « renégocier le contrat minier afin d’ajuster et d’équilibrer les devoirs et les avantages des deux parties et de les mettre en conformité avec la valeur de leurs contributions respectives ». Elle a par ailleurs plaidé pour une révision à la hausse de la participation de la Gécamines dans la Sicomines, qui se limite actuellement à 32 %.

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