Hausse de l’activité industrielle au quatrième trimestre 2024
L’industrie algérienne poursuit sa progression. Le quatrième trimestre 2024 a été marqué par une dynamique de croissance dans plusieurs secteurs industriels, selon les résultats de l’enquête menée par l’Office National des Statistiques (ONS). Toutefois, cette période a également révélé plusieurs défis persistants, notamment liés à la gestion des ressources et aux difficultés d’approvisionnement.

D’une manière générale, l’activité industrielle a enregistré une hausse notable, surtout dans le secteur privé, selon l’opinion des chefs d’entreprises ayant répondu à l’enquête. En effet, le taux d’utilisation des capacités de production dépasse les 75 % pour près de 73 % des entreprises privées, un signe de dynamisme.
Cependant, cette croissance a été inégale selon les secteurs. Les industries des matériaux de construction, de la sidérurgie et de la chimie ont particulièrement bien performé, avec des augmentations de la production et une demande en hausse. Le secteur des mines et carrières a également montré des signes de dynamisme, bien que la satisfaction des commandes en matières premières soit restée relativement stable. En revanche, d’autres secteurs, comme l’industrie agroalimentaire et les textiles, ont connu une croissance plus modérée, mais ont réussi à satisfaire une grande partie de la demande en produits fabriqués.
Les défis d’approvisionnement et la gestion des équipements
L’un des problèmes récurrents relevés dans l’enquête reste l’approvisionnement en matières premières. Alors que la majorité des entreprises du secteur privé est parvenue à satisfaire ses besoins, plus de 30 % des entreprises publiques ont souffert de ruptures de stock. Ces tensions sur l’approvisionnement ont souvent conduit à des interruptions dans la production, bien que celles-ci aient été relativement brèves (moins de 10 jours pour la majorité des répondants).
La vétusté des équipements demeure un frein important à la productivité dans de nombreux secteurs. Près de 70 % des chefs d’entreprises dans le secteur des matériaux de construction et plus de 60 % dans les secteurs textiles et cuirs ont déclaré avoir connu des pannes durant ce trimestre. Néanmoins, ces pannes ont été généralement résolues en moins de six jours, et les entreprises estiment pouvoir accroître leur production par le renouvellement de leurs équipements sans avoir besoin de recruter davantage de personnel.
En termes d’effectifs, une stabilité a été observée dans le secteur public, tandis que le secteur privé a connu une légère augmentation des effectifs, ce qui est perçu positivement pour la gestion de la charge de travail accrue. La plupart des chefs d’entreprises des deux secteurs jugent le niveau de qualification du personnel suffisant, et aucune difficulté majeure n’a été signalée pour le recrutement. Cependant, malgré l’augmentation des effectifs dans certains secteurs, la majorité des entreprises affirment ne pas pouvoir produire davantage simplement en embauchant plus de personnel.
Une trésorerie stable mais sous pression
Concernant la trésorerie, la situation est relativement stable. Pour le secteur privé, la trésorerie reste jugée normale par la majorité des répondants, bien que les délais de recouvrement des créances, ainsi que les charges d’exploitation élevées, continuent d’exercer une pression. Du côté des entreprises publiques, environ 43 % des répondants jugent leur trésorerie normale, mais ces derniers sont plus nombreux à rencontrer des difficultés liées à l’endettement et au remboursement des emprunts. En conséquence, un recours aux crédits bancaires a été observé dans les deux secteurs, bien que la majorité des entreprises n’ait pas rencontré de difficultés particulières pour accéder à ces financements. Pour le prochain trimestre, les prévisions varient selon les secteurs. Les entreprises publiques prévoient une hausse de la production et de la demande, tandis que le secteur privé anticipe plutôt une stabilité. En ce qui concerne la trésorerie, les perspectives sont globalement positives, avec de nombreux chefs d’entreprises qui s’attendent à une amélioration de leur situation financière.
Par Selma R.