14/05/2024
ACTUALITEINDUSTRIE

L’Algérie se lance dans l’exportation des stylos d’insuline: 2,5 millions unités expédiées vers l’Arabie saoudite

Dans un monde où l’indépendance pharmaceutique est un enjeu crucial, l’Algérie montre la voie. Ces initiatives et ses ambitions reflètent une vision audacieuse et une détermination à améliorer la santé et le bien-être de sa population, tout en ouvrant de nouvelles perspectives à l’échelle internationale. Dans ce domaine, la production de l’insuline, en dépit de tout acharnement à la faire faiblir, vient de signer une belle performance, en exportant un premier lot de stylos d’insuline rapide, pour un montant de 4 millions d’Euros, pour une commande globale de 2,5 million d’Unités représentant 11 millions d’Euros.

Le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, a supervisé, ce dimanche, l’expédition, vers l’Arabie Saoudite, du premier lot de stylos d’insuline rapide, fabriqués par Novo Nordisk dans l’usine de Boufarik.  «C’est une opération concrète, des palettes de stylos d’insuline sont déjà dans le port » a assuré Mme Malika Derghal, directrice générale de Novo-Nordisk Algérie.

D’ailleurs, Ali Aoun, a exprimé sa satisfaction et affirme  « Nous félicitons Novo Nordisk d’adhérer à la stratégie des autorités du pays et d’exporter l’insuline vers un pays arabe (l’Arabie Saoudite,), où il est très difficile de placer des médicaments fabriqués à l’étranger» Et par la même affiche les ambitions algériennes de conquête de nouveaux marchés.

Faut dire qu’avec ce premier lot exporté, l’Algérie se prépare à une révolution majeure dans son industrie pharmaceutique, avec des développements récents qui pourraient non seulement renforcer l’indépendance nationale, mais aussi permettre d’exporter des stylos d’insuline algériens vers d’autres pays.

La directrice générale de l’usine de production d’insuline à Boufarik, Malika Derbal, a annoncé que leur installation avait dépassé sa capacité de production annuelle de 55 millions de stylos d’insuline.

Or selon la mémé responsable, Novo Nordisk Algérie a justement l’ambition de pénétrer les marchés de la région Mena (Nord de l’Afrique et Moyen-Orient).  Les projections de l’exportation pour 2025, sont de l’ordre de 25 millions d’euros avec une entrée en monnaie forte de plus de 7 millions d’euros. Le pays cible est la Tunisie. La firme danoise a déjà exporté, vers la Libye, un antidiabétique oral, La Metformine, produite dans l’usine de Tizi-Ouzou.

« L’insuline est fabriqué à 60% en Algérie, soit en full process soit en montage. Un saut qualitatif a été enregistré » a souligné Ali Aoun.  Il a poursuivi en disant que l’Algérie a relevé le défi de la disponibilité de toutes les formes de l’insuline. « Pour la première fois, aucune rupture n’a été signalée pendant le mois du ramadan » a-t-il affirmé. Il a exigé, néanmoins, des producteurs, de constituer un stock de six mois et une réserve équivalente au niveau des distributeurs.

Rappelons-nous que l’objectif est de satisfaire la quasi-totalité de la demande nationale en insuline. La production locale de ces médicaments vitaux garantira l’accès continu aux soins pour les patients diabétiques du pays. La directrice de l’usine de Boufarik a également annoncé que l’année prochaine, au plus tard, l’entreprise serait en mesure de satisfaire 99 % de la demande du marché national, ce qui est une étape significative vers la réduction de la dépendance à l’importation.

Jusqu’à présent, l’Algérie importait des stylos d’insuline destinés aux patients diabétiques. L’usine de Boufarik a radicalement changé la donne. Cette étape est d’autant plus cruciale que le ministre de l’Industrie, Ali Aoun, a révélé que l’Algérie dépensait annuellement 400 millions d’euros pour l’importation de ce médicament vital.

Durant sa première année d’exploitation de son usine de Boufarik (inaugurée en janvier 2023), Novo Nordisk, producteur pharmaceutique local, a fabriqué 17,9 millions de stylos d’insuline rapide. Il a permis, ainsi, à la Caisse nationale des travailleurs assurés sociaux (CNAS) de faire une économie de 17 millions d’euros sur les dépenses de remboursement des frais médicaux

La facture d’importation des stylos d’insuline a baissé de 49 millions de dollars durant la même année de référence. La tendance baissière devrait se poursuivre, puisque le site a une capacité de production de 55 millions d’unités par an. « On s’oriente vers l’export, mais notre priorité est le patient algérien » a attesté la directrice générale de Novo-Nordisk Algérie.  « Les perspectives de production en 2025 seront de 57 millions d’unités, couvrant largement les besoins du marché local et les projections d’exportations» a enchainé Mohamed Ouagnouni Vice-Président des sites de production de Novo Nordisk Algérie.

Ces développements dans l’industrie pharmaceutique algérienne représentent un tournant significatif. Ils illustrent comment une nation peut renforcer sa capacité de production pour répondre aux besoins de sa population, réduire sa dépendance à l’importation et se préparer à l’exportation. Le potentiel de l’Algérie pour devenir un acteur majeur sur la scène pharmaceutique internationale est de plus en plus évident.

Par Réda Hadi

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