25/05/2025
AFRIQUE

Avec 700 milliards $ de minéraux dans son sous-sol: Le Nigeria ne parvient pas à développer son secteur minier

En février dernier, l’AFC a conclu un accord de partenariat avec le fonds nigérian de développement des minéraux solides (SMDF). L’institution financière panafricaine veut à travers ce partenariat apporter son soutien financier et technique pour aider le pays à accélérer les projets miniers d’échelle commerciale pilotés par le secteur privé.

Malgré le succès rencontré par le Nigeria avec la mise en service fin 2021 de sa première mine d’or industrielle (Segilola), déjà avec l’appui de l’AFC, les objectifs que le régime Buhari s’était fixé pour le secteur minier n’ont globalement pas été atteints. Ce sera donc au gouvernement du nouveau président Bola Tinubu de s’atteler à cette tâche ardue qui est de concrétiser le potentiel de ce secteur qui a beaucoup à apporter à l’économie, mais qui est encore plombé par plusieurs maux.

Les projets de la présidence Buhari dans le secteur minier ne se sont pas concrétisés.

Les données officielles existantes sur le secteur minier nigérian indiquent que du pays héberge 44 minéraux solides, dont l’or, le minerai de fer, le charbon, l’étain, le zinc, le nickel, répartis sur plus de 500 sites répertoriés. Certains de ces minéraux existent en abondance dans le sous-sol. C’est le cas par exemple du minerai de fer, dont les réserves du pays s’élèveraient à 2 milliards de tonnes, selon plusieurs estimations. En outre, les ressources de charbon sont estimées à plusieurs milliards de tonnes selon plusieurs évaluations concordantes, alors que des matières premières comme l’or, l’étain seraient également présentes en quantités importantes.

Malgré ce potentiel, le secteur des Mines et Carrières n’a représenté qu’une création de richesse de 686,64 milliards de nairas (1,65 milliard $) en 2020, soit 0,45 % du produit intérieur brut, contre 0,26 % en 2019, d’après les données de l’ITIE. Et selon l’organisation, cette contribution est principalement portée par les carrières, les mines étant toujours à la traine. Cela peut s’expliquer par le fait que le potentiel minier est encore largement inexploité, les matières premières minières sont extraites à petite échelle et artisanalement. La première mine industrielle d’or du pays développée par la compagnie Thor Explorations, n’est par exemple entrée en production que très récemment, en 2021.

Des progrès notables, mais un bilan globalement mitigé

Il y a quelques années, le gouvernement nigérian déclarait vouloir augmenter l’apport du secteur minier au PIB, le faisant passer de moins de 0,3% à 3% à l’horizon 2025. Pour réussir ce pari, sept minéraux ont été déclarés « stratégiques », y compris l’or, le plomb, le zinc, le calcaire et le charbon. L’Etat comptait alors miser sur une réglementation minière avantageuse et compétitive pour développer une industrie minière solide, alors que la plupart des minéraux cités étaient encore exploités de manière artisanale. Quelques mois après cette annonce, le gouvernement a commencé la révision de sa charte minière, en vigueur depuis 2007. L’idée derrière ce projet de révision était de « mettre la législation en conformité avec les meilleures pratiques mondiales, de limiter le rôle du gouvernement à celui de la réglementation et de créer un espace permettant au secteur privé de maintenir une présence plus étendue dans le secteur ».

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