Relèvement du plafond de la dette: Bouffée d’oxygène pour Biden, la date butoir repoussée au 5 juin
Un grand bol d’air pour Joe Biden. La date butoir pour trouver un accord avec les Républicains sur le relèvement du plafond de la dette a été repoussée au 5 juin, a déclaré le secrétaire au Trésor. Elle était jusqu’ici fixée au 1er juin.
« Sur la base des données les plus récentes disponibles, nous estimons maintenant que le Trésor ne disposera pas de ressources suffisantes pour satisfaire aux obligations du gouvernement si le Congrès n’a pas relevé ou suspendu le plafond de la dette d’ici au 5 juin », a détaillé vendredi la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen, dans une lettre aux élus du Congrès.
Plus de 130 milliards de dollars de paiements en retraites, santé et pour les anciens combattants notamment, sont prévus au cours des deux premiers jours de juin, ce qui « laissera le Trésor avec un niveau de ressources extrêmement bas », a-t-elle précisé.
Un délai précieux pour la Maison Blanche pour trouver un compromis avec Kevin McCarthy, le chef des républicains à la chambre des Représentants et régler toute la paperasse administrative assortie à une telle décision. Joe Biden a dit espérer savoir d’ici vendredi soir si un accord budgétaire pouvait être conclu pour éviter un défaut de paiement américain, objet d’intenses négociations entre démocrates et républicains. « On est très proches, et je suis optimiste », a déclaré vendredi en fin d’après-midi le président américain. « J’espère que nous saurons d’ici ce soir si nous sommes en mesure de conclure un accord. »
Un des principaux points d’achoppement porte sur la demande des républicains qui exigent que les bénéficiaires de prestations, telles que l’aide alimentaire, travaillent en échange de leur obtention. Le porte-parole de la Maison Blanche, Andrew Bates, a affirmé que les républicains sont prêts à mettre en péril « plus de huit millions d’emplois s’ils ne parviennent pas à enlever le pain de la bouche d’Américains qui ont faim ».
Risque de banqueroute
Pour éviter la banqueroute, le Congrès doit en effet augmenter rapidement le plafond d’endettement, pour l’heure de 31.000 milliards de dollars. Un échec des négociations aurait des conséquences catastrophiques pour l’économie américaine, mais aussi mondiale. Sans accord d’ici au 5 juin, les Etats-Unis ne seraient plus en mesure de rembourser ses créanciers, ni payer les salaires de certains fonctionnaires et les retraites d’anciens militaires, entre autres. Les Etats-Unis pourraient par conséquent ne plus pouvoir rembourser les porteurs de bons du Trésor américains, le placement roi de la finance mondiale. De quoi déclencher potentiellement une tempête financière mondiale, et étrangler la croissance comme l’emploi aux Etats-Unis.
Avant de donner leur feu vert, les républicains exigent des coupes budgétaires drastiques du gouvernement pour les ramener aux niveaux de 2022. Concrètement : couper 130 milliards de dollars de dépenses. Joe Biden qui refusait jusqu’ici et proposait de réduire certaines dépenses tout en augmentant les impôts pour les plus riches et les entreprises, a, selon la Maison Blanche proposé au leader des républicains à la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, de faire de nouvelles dépenses qui allégerait la facture de l’Etat fédéral de plus de 1.000 milliards de dollars sur dix ans. Un montant qui s’ajouterait aux réductions du déficit déjà promises par Joe Biden, qui se montent à 3.000 milliards sur dix ans. Le président démocrate est prêt à plafonner pendant deux ans la dépense publique, là où les républicains demandent une durée plus longue.