Enseignement supérieur: Cap sur l’innovation et la créativité
L’université algérienne vit une nouvelle dynamique. Elle veut s’impliquer davantage dans le monde économique. Plusieurs projets de recherche dans le domaine de l’innovation sont en cours de développement par nos universitaires, a indiqué le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari.
Donnant le coup d’envoi officiel de la rentrée universitaire 2023-2024 depuis la wilaya de Guelma, le ministre a précisé que les universités algériennes se penchent sur le développement de certains prototypes, tels que d’appareils de radars de lutte contre les incendies de forêt, des batteries pour les énergies renouvelables, la culture du blé dur, le dessalement de l’eau de mer, les voitures électriques et les drones.
M. Baddari a annoncé enfin la réalisation d’un nouveau pôle de technologies (technopole) composé de 05 universités avec des grands partenariats avec le ministère des startups. Donc le cap est désormais fixé. Place maintenant à l’innovation et la créativité. Deux leviers importants dans le développement d’un pays.
Le ministre a affirmé que l’objectif de l’université est de rendre l’étudiant compétent en matière d’information et de connaissances. Ainsi, il active et transforme toutes ses capacités cognitives en matériaux pouvant être fabriqués, vendus et commercialisés, et créer de la richesse. Et des revenus différents, que ce soit en région universitaire ou au niveau national.
Badari a expliqué que l’une des tâches de l’université moderne est l’éducation, la recherche scientifique et la création d’une révolution à travers l’innovation basée sur la recherche scientifique afin de créer des emplois. Il a donc appelé à accorder une plus grande attention à la créativité.
Lors de la cérémonie, organisée dans la salle de conférences Sassi-Benhamla du pôle universitaire de 5.500 places, le ministre a animé une conférence intitulée « une université innovante au service d’une Algérie émergente », en présence des recteurs de plusieurs universités du pays. M. Baddari a souligné, au cours de son intervention, que « le développement de l’université pour en faire une locomotive de croissance et un moteur de l’économie nationale est au cœur des préoccupations du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune qui a consacré 11 parmi ses 54 engagements à l’enseignement supérieur et à la recherche scientifique ».
Le ministre a déclaré que les établissements d’enseignement supérieur et de recherche scientifique ont favorisé la « création de 117 bureaux d’études afin de générer de la richesse et fournir l’expertise par l’élaboration des études requises par l’économie nationale ». Il a ajouté que cette année a également vu le dépôt de 870 brevets par des chercheurs universitaires, au moment où 200 autres brevets sont attendus.
Le ministre a souligné également que l’université algérienne, riche de ses étudiants, de ses professeurs et de ses chercheurs, constitue « la force tranquille de la nouvelle Algérie », ajoutant que les institutions du secteur « se concentrent actuellement sur la créativité, l’innovation et l’harmonie entre le système universitaire et le modèle socioéconomique de l’Etat algérien pour générer de la richesse ».
Le ministre a également appelé les recteurs des universités à « développer des offres de formation avancée et d’assurer la concrétisation des conventions de partenariat conclus entre universités », tout en appelant les enseignants-formateurs à orienter leurs étudiants « vers des sujets novateurs afin qu’ils puissent créer des richesses ».
Kamel Baddari a présidé, à l’occasion de sa visite dans la wilaya de Guelma, le lancement d’une plateforme numérique destinée à concrétiser la stratégie « zéro papier » à l’université du 8-Mai 1945 avant de souligner à ce propos, que le processus de numérisation que le ministère promet à travers toutes ses institutions, « représente une rupture avec les pratiques de gestion du passé, devenues obsolètes ».
Le ministre a assuré que son secteur est déterminé à renforcer la place stratégique de l’université à l’échelle locale, régionale et internationale : « Il est impératif aujourd’hui d’adopter une nouvelle approche pour élever le rang de l’université algérienne. C’est ce que nous avons mis en place notamment à travers de nouvelles mesures et démarches dans les domaines de l’enseignement, la bonne gouvernance et la recherche scientifique » a-t-il martelé.
Avant d’ajouter : « L’université sera la force tranquille de la nouvelle Algérie… Depuis l’indépendance nous avons mis en place 03 réformes qui ont provoqué une incohérence du système universitaire et du model économique et social. Nous tablons sur cette nouvelle approche pour relancer l’université».
Par ailleurs, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a souligné que les universités resteront ouvertes jusqu’à 22 heures, pour ne pas limiter leurs activités intenses à des horaires administratives. Les étudiants ont besoin, a-t-il expliqué, de fréquenter les bibliothèques et éventuellement effectuer des travaux en groupe ou même avoir des travaux dirigés ou des cours magistraux au-delà de 17h. Il a rappelé que plusieurs nouvelles spécialités sont instituées, citant les systèmes robotiques, l’intelligence artificielle, les mathématiques appliquées et la nanotechnologie.
Le ministre a annoncé le recrutement, à partir du mois d’octobre, de 1.409 professeurs au rang de maitres-assistants assistants de classe B en sciences médicales et 693 enseignants-chercheurs dans divers centres de recherche.
Par Sirine R.
