Accord d’association Algérie-UE: Tebboune annonce sa révision en 2025
C’est officiel ! Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé samedi soir que l’accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne (UE) sera révisé à partir de l’année prochaine (2025). Gelé par l’Algérie depuis 2019, cet accord d’association sera enfin révisé et les deux parties vont se concerter afin de mettre en place un nouvel accord équitable garantissant les intérêts de chaque partie notamment celle de l’Algérie bafoués depuis son entrée en vigueur en 2005.
La balance commerciale au courant de cette période était en défaveur de l’Algérie, en lui causant un déséquilibre chiffré à des milliards de dollars. En effet, un déficit chronique avait caractérisé la balance commerciale hors hydrocarbures depuis l’entrée en vigueur de l’accord de partenariat en 2005.
À l’heure où le volume des échanges commerciaux atteignait environ 1 000 milliards de dollars, les investissements de l’UR ne dépassaient pas 13 milliards de dollars, dont une grande majorité dans le secteur des hydrocarbures, en échange de transferts de bénéfices d’une valeur de 12 milliards de dollars sur la période allant de 2005 à 2022. C’est une «injustice» à réparer rapidement. Suite à ce constat «amère», dont l’Algérie est réduite à un simple marché, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a décidé de geler cet accord d’association, en donnant des instructions pour la révision de cet accord de partenariat, point par point, dans une optique souveraine et selon une approche gagnant-gagnant, en tenant compte de l’intérêt du producteur nationale pour créer un tissu industriel et des emplois.
Lors de son entrevue périodique avec des représentants des médias, diffusée samedi soir, le président de la République a précisé que cette révision, désormais «nécessaire», sera menée «avec souplesse et dans un esprit amical sans entrer en conflit» car, a-t-il dit, «nous entretenons des relations normales avec les Etats (de l’Union européenne), y compris la France». Evoquant les raisons de cette révision, le président de la République a indiqué que «l’accord avec l’Union européenne a été conclu à une époque où l’Algérie était bien différente de celle d’aujourd’hui».
«A l’époque, la contribution de l’industrie au revenu national ne dépassait guère 3% et nous importions des produits agricoles sans en exporter. En d’autres termes, l’Algérie d’alors n’avait pas de capacités d’exportation», a-t-il expliqué, soulignant que «la donne a changé, l’Algérie produisant et exportant désormais une grande variété de produits manufacturés, électroménagers et autres».
Et d’ajouter : «aujourd’hui, nous demandons une révision, car l’essence même de l’accord avec l’Union européenne repose sur le libre-échange, et nous souhaitons le faire dans un esprit amical sans entrer en conflit». D’ailleurs, les Etats membres de l’Union européenne «veulent entretenir de bonnes relations économiques (avec l’Algérie) et ne s’opposent pas à une révision de l’accord», a-t-il dit, saluant, par là même, le succès commercial remarquable des produits algériens sur les marchés européens.
Par Sirine R.