Agriculture: 50% du foncier agricole déjà régularisé
Le processus de régularisation des terres agricoles en Algérie, visant à délivrer des titres fonciers, progresse bien grâce à la collaboration entre le ministère de l’Agriculture, le ministère des Finances et les autorités locales. Comme l’a précisé Wahid Tifani, directeur de l’organisation foncière et de l’aménagement des terres au ministère de l’Agriculture, 48 problèmes fonciers ont été identifiés dans 35 wilayas. À ce jour, un premier pas significatif a été franchi avec la régularisation de 529 203 hectares de terres agricoles, sur un total de 1,132 million d’hectares, soit près de 50%. Ce processus devrait se poursuivre jusqu’en 2025, avec l’objectif de régulariser la totalité des terres concernées.
Lors de son intervention sur « la chaîne I » de la radio nationale, Wahid Tifani a insisté sur l’importance de cette régularisation pour l’avenir du secteur agricole algérien. Il a expliqué que la régularisation des terres agricoles constitue une priorité pour l’État, un projet que le président Abdelmadjid Tebboune a souligné lors du 50e anniversaire de l’Union nationale des paysans algériens. Le président a en effet insisté sur la nécessité de finaliser la régularisation de la propriété foncière agricole d’ici 2025, afin de garantir un avenir plus stable et prospère pour ce secteur vital. Tifani a également précisé que ce problème foncier est un héritage de l’indépendance, mais que l’objectif du gouvernement est de clore définitivement ce dossier dans les deux prochaines années. À cet égard, le président a appelé tous les membres du gouvernement à collaborer étroitement avec les agriculteurs pour résoudre cette problématique et mettre en place des cadres juridiques solides pour protéger la propriété foncière.
Le même responsable a également rappelé que l’agriculture joue un rôle fondamental dans la sécurité alimentaire du pays et constitue un secteur stratégique pour l’Algérie. Il a précisé : « L’agriculture représente un secteur clé pour l’Algérie, contribuant de manière significative à l’économie nationale avec un chiffre d’affaires de 37 milliards de dollars, soit environ 15 % du produit intérieur brut. » Cette performance témoigne de l’importance du secteur, dont le rôle devrait se renforcer grâce à la régularisation des terres agricoles.
Dans le cadre de ce processus, Tifani a évoqué la mise en œuvre de la loi 10-03 relative aux contrats de concession, permettant de « convertir les droits de concession en propriété effective pour les exploitants réels ». Cette loi vise également à encadrer de manière claire et transparente les partenariats agricoles. Elle représente une étape importante pour garantir la sécurité foncière et encourager les investissements dans le secteur agricole.
Les bénéfices de cette régularisation sont multiples. D’une part, l’attribution de titres fonciers permettra aux agriculteurs un accès facilité à des soutiens variés, tels que des crédits bancaires et des aides de l’État, contribuant ainsi à dynamiser le secteur agricole. D’autre part, les investisseurs bénéficiant de terres agricoles dans le cadre de contrats de concession verront leurs besoins en infrastructures de base (routes, irrigation, électricité) pris en charge grâce à des financements adéquats. Cela facilitera l’exploitation des terres et encouragera davantage d’investissements dans le secteur. Le président Tebboune a également mis l’accent sur la nécessité de moderniser le secteur agricole. Il a encouragé « la production nationale et la transformation des produits agricoles pour éviter l’exportation de matières premières non transformées », tout en renforçant l’autosuffisance alimentaire du pays.
En somme, cette initiative représente une avancée majeure pour le secteur agricole algérien. Elle permettra d’assurer une meilleure sécurité foncière et une gestion plus efficace des terres agricoles, tout en contribuant à la prospérité de l’agriculture et à la croissance économique du pays. Grâce à l’engagement du président de la République et à la collaboration des différents acteurs gouvernementaux, l’Algérie se dirige vers un secteur agricole plus stable, plus productif et mieux intégré dans l’économie mondiale.
Par Mourad A.