Avec plus de 3 600 morts en 2023: L’hécatombe sur nos routes n’en fini pas
Le nombre croissant des accidents de la route suscite toujours autant d’inquiétudes. Au-delà des statistiques, la situation ne fait qu’empirer en dépit de toutes les campagnes de sensibilisation entreprises. La route en Algérie est devenue synonyme de mort et le «terrorisme» routier n’en finit pas d’endeuiller des familles. Il suffit de se pencher sur le bilan de plus en plus lourd des dégâts causés par ce phénomène «incontrôlable». L’ampleur des préjudices humains et matériels causés se traduit par des chiffres qui font froid dans le dos.
Le tableau dressé par le directeur général à la Délégation nationale à la sécurité routière relevant du ministère de l’intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, sont autant ahurissants qu’alarmants. En effet, ce responsable a affirmé à nos confrères de la radio nationale, que les infractions au Code de la route ont coûté 3 628 décès en 2023. Dans ce détail macabre, il a été recensé au cours de l’année précédente (2022-2023), pas moins de 24 751 accidents de la circulation sur nos routes qui ont donné lieu à 33 995 blessés et causé la mort de 3 628 personnes. Une facture exorbitante en vies humaines et drames familiaux, résultat d’un ensemble de facteurs conjugués dont les infractions au Code la route.
Une situation qui a poussé les pouvoirs publics, à appréhender ce phénomène avec une nouvelle approche, car de l’avis de ce responsable, il est devenu, en effet, nécessaire de revoir de nouveau certaines dispositions du Code de la route pour «permettre de mieux assurer nos missions».
Il est notamment question de durcissement de la loi dans le sens de la criminalisation de certaines infractions qui étaient en 4ème classe, notamment les grands excès de vitesse et les manœuvres dangereuses délibérées mettant en danger la vie d’autrui. Celui-ci a rappelé tout de même que rien que pour le mois de janvier 2024, il a été recensé 283 accidents, 485 blesses 44 morts, soit 16 % de hausse par rapport à janvier 2023 pour les décès.
Dans ce cadre, il a été constaté que la formation pour passer le permis, ne réponds plus aux exigences actuelles, et ce d’autant plus que 30% des personnes mis en cause ont un permis de moins de 2 ans.
Ce qui fait dire, aux spécialistes de la question, que la formation du permis devrait être plus adaptée, avec des méthodes d’apprentissages modernes, avec des moyens technologiques actuels, entre autre. La parfaite maîtrise des fondamentaux de la conduite est essentielle pour réussir son examen du permis de conduire. A cela les instructeurs des auto-école, devraient eux aussi, mieux insisté sur l’aspect civil de la conduite et de ses responsabilités. Certains préconisent de rallonger les délais pour repasser le permis en cas d’échec. De même qu’il faudrait augmenter le nombre d’heures de conduite obligatoires pour apprendre à circuler en toute sécurité, se préparer à l’examen et avoir le droit de s’y présenter.
Le bilan est si dramatique, que les services de la Gendarmerie nationale ont recensé au niveau de leur territoire de compétence, depuis le début du mois de Ramadhan, 16 morts et 75 blessés dans 48 accidents de la route.
Rien ne semble arrêter l’hécatombe sur nos routes. Malheureusement, et le Ministère de l’intérieur, présage qu’au vu de la hausse du nombre d’accidents de la route durant l’année 2023, tout porte à croire que ce fléau progressera cette année encore.
Des sources de ce Ministère soulignent que les indicateurs de l’année 2023 poussent les pouvoirs publics à redoubler d’efforts en corrigeant certaines failles définies comme étant à l’origine de l’amplification de ce phénomène. Il n’est nul besoin de rappeler que l’Algérie a été classée à la 65e place des pays qui enregistrent le plus grand nombre d’accidents de la route. L’Algérie a dans ce sens adhéré à un programme des nations unies afin de lutter au mieux contre l’expansion des accidents de la route.
Des sociologues disent que les accidents de la route ne sont plus un problème conjoncturel, mais il faut dire qu’ils sont encore plus fréquents durant la saison estivale et le mois de Ramadhan. Périodes où les mouvements de foules s’intensifient.
Aussi, il est important de se rappeler que les accidents de la route ne sont pas simplement une question de statistiques, mais qu’ils ont des conséquences tragiques pour les victimes et leurs proches. Il est donc vital que chacun prenne ses responsabilités sur la route pour éviter ces accidents tragiques. Aussi, les campagnes de sensibilisation sur les accidents de la route pendant ces deux périodes en Algérie sont cruciales en termes de prévention.
Par Réda Hadi