Carburant: Vers une autosuffisance en « diesel» d’ici fin 2024
L’autosuffisance en matière d’essence et de diesel représente un enjeu fondamental pour l’Algérie, un pays dont la richesse en ressources pétrolières et gazières est indéniable. Historiquement, l’Algérie a été confrontée à une dépendance significative à l’égard des importations de carburant, en raison d’une demande intérieure qui surpassait souvent la capacité de production locale.
Cette situation coûtait à l’État algérien environ 2 milliards de dollars par an, ce qui a incité les autorités à réfléchir à des stratégies visant à réduire cette dépendance. Aujourd’hui, l’Algérie a réussi à atteindre l’autosuffisance en matière d’essence, un accomplissement qui découle d’une combinaison d’efforts concertés, comme l’a indiqué l’expert Baghdade Mendouche.
Dans l’émission « Invité de la rédaction » de la radio nationale «Chaîne III », Baghdade Mendouche a expliqué que la modernisation des infrastructures de raffinage a joué un rôle crucial dans cette évolution, permettant d’augmenter la capacité de production d’essence grâce à des projets d’expansion et de mise à niveau des installations existantes.
Parallèlement, la compagnie nationale Sonatrach a intensifié ses efforts en matière d’exploration et d’exploitation des gisements, améliorant ainsi l’efficacité de la récupération des hydrocarbures grâce à l’adoption de technologies avancées. Le soutien gouvernemental, à travers des politiques favorables à la production locale, a également été déterminant pour réduire les importations.
Concernant le diesel, l’expert a mentionné que l’Algérie ambitionne d’atteindre l’autosuffisance d’ici la fin de l’année 2024. Pour cela, le pays met en œuvre diverses initiatives. La modernisation des raffineries se poursuit, avec des travaux visant à accroître la capacité de raffinage pour transformer un volume accru de brut en diesel de qualité. De plus, l’Algérie a lancé des projets d’exploration offshore et ratifié plusieurs contrats avec des partenaires internationaux, dans le but d’augmenter la production de pétrole brut, qui sera ensuite raffiné en diesel.
À partir de 2025, l’Algérie envisage également de devenir un pays exportateur de carburant, une ambition qui nécessite non seulement de maintenir l’autosuffisance en diesel, mais aussi d’augmenter la production pour répondre aux besoins des marchés extérieurs. Ainsi, l’Algérie se positionne progressivement comme un acteur majeur sur le marché énergétique, renforçant sa capacité à répondre à la demande interne tout en ouvrant de nouvelles perspectives d’exportation, a conclu l’expert.
Pour rappel, depuis 2020, l’Algérie a mis en place une stratégie visant à assurer l’autosuffisance en hydrocarbures, en mettant l’accent sur la modernisation des infrastructures de raffinage et l’augmentation de la production nationale. Elle a réalisé des avancées significatives dans la réduction de sa facture d’importation de carburant. Selon des déclarations officielles, le pays prévoit de cesser complètement d’importer des carburants d’ici la fin de l’année 2024. L’Algérie est désormais capable de produire tous les dérivés du pétrole nécessaires à sa consommation interne, bien que des importations de diesel aient eu lieu par le passé. Avec la mise en service de nouvelles raffineries, notamment à Hassi Messaoud, le pays s’attend à répondre à la demande nationale croissante tout en réduisant sa dépendance aux importations. Cette dynamique est renforcée par une volonté de diversifier l’industrie pétrolière et d’intégrer des technologies modernes favorisant une production plus respectueuse de l’environnement. En conséquence, l’Algérie s’oriente vers une autonomie énergétique, ce qui devrait avoir des effets positifs sur sa balance commerciale et renforcer son économie face aux fluctuations des marchés internationaux.
De son côté, Sonatrach, leader du secteur des hydrocarbures en Algérie, s’est engagé à renforcer et diversifier ses activités dans le raffinage afin de maximiser la valeur ajoutée de ses ressources pétrolières et gazières. L’entreprise a lancé la modernisation de ses raffineries à Arzew, Skikda et Alger, augmentant leur capacité de traitement de 3,75 millions de tonnes par an pour répondre à la demande intérieure croissante. Parallèlement, un projet ambitieux de construction d’une nouvelle raffinerie à Hassi Messaoud est en cours, avec une entrée en production prévue pour 2027. Ce projet vise à réduire la dépendance aux importations de produits pétroliers tout en intégrant des technologies respectueuses de l’environnement.
Par Mourad A.