Formation professionnelle: Un tremplin vers l’entrepreneuriat et l’excellence
La formation professionnelle en Algérie se positionne comme un levier stratégique pour l’insertion socio-économique des jeunes. Le ministère de la Formation et de l’Enseignement professionnels a mis en place plusieurs initiatives afin de moderniser le secteur, de renforcer l’entrepreneuriat au sein des établissements et de concrétiser un projet d’envergure : le lancement du baccalauréat professionnel, a annoncé le ministre Yacine El Mahdi Oualid.
Dans une optique de réforme en profondeur, la carte nationale de la formation professionnelle est en cours de refonte pour mieux répondre aux besoins du marché du travail, a indiqué Yacine El Mahdi Oualid lors de son intervention sur la « Chaîne III » de la radio nationale. Cette mise à jour, prévue pour la période 2025-2030, inclut l’ajout de nouvelles spécialités en lien avec les secteurs porteurs, tels que le digital, le BTPH (bâtiment, travaux publics et hydrauliques) et l’industrie. En parallèle, la digitalisation a permis des avancées significatives, notamment dans la gestion des inscriptions et des offres de formation. « Lors de la dernière rentrée, 251 000 jeunes ont pu s’inscrire en ligne sans avoir à se déplacer », a-t-il précisé. En collaboration avec le ministère du Travail et d’autres institutions, la formation professionnelle s’adapte davantage aux exigences du marché en réduisant le nombre de places dans les secteurs saturés, tels que l’administration et la gestion, au profit de métiers en forte demande.
Afin de transformer les centres de formation en véritables incubateurs d’entreprises, des mesures ambitieuses ont été adoptées. Désormais, les jeunes porteurs de projets peuvent domicilier leurs entreprises au sein des établissements de formation et utiliser leurs infrastructures et équipements pendant une année après l’obtention de leur diplôme. « Ce dispositif vise à accompagner les jeunes entrepreneurs dans les premières étapes de la création de leur activité et à renforcer l’employabilité des diplômés du secteur », a expliqué le ministre. De plus, des centres de développement de l’entrepreneuriat ont été créés en partenariat avec les institutions de soutien aux startups et aux porteurs de projets. Ces structures offrent aux jeunes une formation sur les compétences entrepreneuriales et les accompagnent dans l’accès aux financements.
Parallèlement à ces initiatives, la réforme de la formation professionnelle comprend également un projet structurant : l’introduction du baccalauréat professionnel. Ce diplôme, actuellement en préparation, vise à offrir une passerelle entre la formation professionnelle et l’enseignement supérieur. « Nous souhaitons proposer aux jeunes une alternative concrète leur permettant d’accéder à des métiers qualifiés, tout en valorisant la formation technique et technologique », a expliqué le ministre. Inspiré des modèles étrangers, notamment allemand et suisse, ce cursus ambitionne de réduire le taux de chômage en formant une main-d’œuvre spécialisée et immédiatement opérationnelle sur le marché du travail.
Dans un souci de valorisation des compétences et de promotion des métiers, M. Oualid a annoncé la relance des olympiades des métiers, une compétition qui réunira des candidats issus des différentes régions du pays dans une quarantaine de spécialités. La finale nationale est prévue pour le 3 novembre à Oran. Au-delà de la compétition locale, l’Algérie envisage également de participer, pour la première fois, au Mondial des métiers « WorldSkills », un événement international biennal qui réunit les meilleurs talents issus de la formation professionnelle. « Ces olympiades permettent de mettre en lumière les talents de nos établissements et de rendre ces métiers plus attractifs », a souligné le ministre.
Afin de garantir une formation aux standards internationaux, un projet ambitieux de certification des établissements de formation a été lancé. Une dizaine d’établissements seront certifiés sous la norme ISO 21001, afin de valoriser la qualité de l’enseignement dispensé. « Les premiers établissements certifiés appartiendront au secteur de la formation professionnelle, ce qui renforcera son attractivité et sa crédibilité », a précisé M. Oualid.
Grâce à ces initiatives, la formation professionnelle en Algérie se transforme en un véritable moteur de développement économique. En favorisant la création d’entreprises, en adaptant son offre de formation aux exigences du marché du travail et en garantissant des standards de qualité, le secteur ambitionne de soutenir les mutations économiques et d’offrir aux jeunes des perspectives d’emploi durables et valorisantes.
Par Mourad A.