25/05/2025
INTERNATIONAL

La France cherche une solution pour continuer à exporter son blé vers l’Afrique

La France pourra-t-elle encore exporter des céréales vers l’Afrique le 25 avril ? Le gouvernement se veut rassurant, alors que producteurs et négociants redoutent de ne plus pouvoir utiliser un insecticide (phosphine) en contact direct avec les grains, ce qui fermerait la porte à leurs clients historiques.

«Il n’y a pas de souci à se faire pour nos exportations», a déclaré mardi le ministre du Commerce extérieur Olivier Becht, tandis que son homologue de l’Agriculture Marc Fesneau soulignait le rôle majeur que la France continuerait de tenir pour la «sécurité alimentaire» mondiale.

Le gouvernement a été interpellé par plusieurs députés sur les conséquences d’une décision de l’Agence française de sécurité sanitaire (Anses), datant d’octobre 2022, qui n’autorise, à compter du 25 avril, l’utilisation de l’insecticide PH3 (ou phosphine) en fumigation des cales des navires qu’à la condition qu’il ne soit pas «au contact direct des céréales». «Si aucune décision n’est prise, le 25 avril, on ne pourra plus exporter vers des pays comme le Togo, le Cameroun, l’Algérie ou l’Egypte, qui exigent dans leur cahier des charges une fumigation en contact direct avec les grains», a déclaré à l’AFP Eric Thirouin, président de l’association des producteurs français de céréales (AGPB).

«On est au pied du mur. La Belgique, l’Allemagne, tous les autres pays européens ont réautorisé l’utilisation en fumigation directe, sauf la France. Ce qui fait que le 4e exportateur mondial de blé pourrait ne plus pouvoir livrer ses clients, ce qui aurait un impact grave pour la sécurité alimentaire, et pour la balance commerciale de la France» où les céréales pesaient «11,5 milliards d’euros» en 2022, a-t-il souligné. Bien conscient des enjeux, le gouvernement a expliqué chercher une solution «juridique» pour contourner cette contrainte.

«La France va continuer à exporter des céréales. Elle le fait dans le cadre du droit européen qui permet de déroger à l’interdiction (…) à la demande des pays d’import», a indiqué Marc Fesneau. «Il y a encore des clarifications juridiques à apporter, mais je puis vous garantir que d’ici au 25 avril, des décisions seront prises pour que les exportations puissent se poursuivre», a dit de son côté Olivier Becht.

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