18/10/2024
ACTUALITEINDUSTRIE

L’industrie pharmaceutique en plein essor: Cap sur l’exportation

Si l’importation de produits médicaux et pharmaceutiques a longtemps pesé sur le budget de l’Etat, le phénomène s’est aujourd’hui inversé. Avec la mise en place d’une industrie locale, le secteur est devenu une source de revenus.

En quelques décennies, l’Algérie s’est hissée au niveau des principaux producteurs pharmaceutiques d’Afrique. Dans une période post-Covid, qui a mis en lumière la nécessité pour tout le continent de réduire sa dépendance aux importations de matériel médical, notre pays a réussi, à travers ses 200 unités pharmaceutiques, dont 137 spécialisées dans la production de médicaments, à réduire de 800 millions de dollars sa facture d’importation de médicaments. Laquelle est passée de 2 milliards de dollars en 2019 à 1,2 milliard de dollars rien qu’en 2022.

Et en cela la 18e édition du Salon international de la pharmacie en Algérie (SIPHAL 2024), est une véritable vitrine de notre savoir et de l‘essor de ce secteur. D’ailleurs lors d’une allocation prononcée en son nom, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun a mis l’accent, sur l’importance de renforcer la présence des produits pharmaceutiques nationaux sur les marchés étrangers, notamment africains, et de promouvoir la compétitivité du secteur à l’échelle internationale.

En ce sens, beaucoup appellent à exploiter le marché des génériques qui constitue une niche de croissance et d’économie pour le secteur industriel.

Et de préciser qu’il est important d’effectuer des démarches auprès des grands producteurs internationaux pour créer des partenariats gagnant-gagnant, en vue de délocaliser des unités de fabrication vers le marché national, garantissant une production devant satisfaire les besoins locaux et ceux des marchés environnants africains et arabes. Evoquant le développement du secteur, ces dernières années, il souligne que cette démarche s’inscrit dans le cadre de la consécration de notre souveraineté pharmaceutique et que l’Algérie a pu relever le défi de la Covid-19 et assurer une large couverture des besoins nationaux en produits pharmaceutiques.

Et d’ajouter que ces efforts, sont renforcés, de plus en plus, par une profonde conviction de la nécessité de développer la production pharmaceutique qui est devenue un secteur stratégique sur décision des hautes autorités du pays en vue de la diversification économique du pays, selon M. Aoun. Nul n’est besoin de préciser que plusieurs réformes ont permis un changement paradigme dans le pays, où les produits de santé qui étaient une enveloppe budgétaire sont devenus un levier de croissance.

Il faut savoir que l’industrie pharmaceutique est la locomotive de l’industrie en générale en Algérie, et qu’elle connaît depuis une vingtaine d’années une croissance à deux chiffres. Certains estiment que le challenge c’est d’acquérir le know how, donc le savoir-faire, pour la production de nouvelles technologies. Objectif : faire mûrir une industrie encore jeune à l’échelle mondiale.

Renforcement et diversification de la production locale en 2024

Le secteur pharmaceutique algérien couvre 70 % des besoins de la population algérienne en générique. Pour donner vie à sa stratégie sanitaire, l’Algérie s’appuie sur le laboratoire public Saidal. Il a été l’un des premiers en Afrique à produire un vaccin anti-Covid, le Coronavac, en collaboration avec la Chine. L’entreprise se tourne vers l’Afrique et soutient le développement d’une industrie continentale intégrée, avec des pôles régionaux spécialisés.

L’un des enjeux est désormais de convaincre les principaux bailleurs de fonds, comme l’OMS, d’acheter des médicaments africains, afin de créer de la valeur ajoutée sur le continent.

Dans cette optique, le ministre des industries pharmaceutiques a appelé, les cadres de son ministère à renforcer et à diversifier la production locale en 2024, d’autant que l’Algérie dispose de tous les atouts lui permettant de devenir un pôle économique industriel par excellence. A ce propos, M. Aoun a estimé qu’il n’était pas facile d’ériger l’industrie en un secteur pionnier dans plusieurs domaines sans identifier les problèmes majeurs auxquels est confronté le secteur dans le souci d’y remédier.  A cet effet, le ministre a instruit les cadres, notamment pour renforcer toutes les filières à valeur ajoutée générée par les opérations de production et les industries manufacturières.

Par Réda Hadi

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