Ouverture du capital des banques publiques: Un coup de starter pour le marché boursier
Le Président de la République ordonne l’accélération du dossier sur l’ouverture du capital des banques publiques. «Une annonce très importante et rassurante pour le marché boursier », estime Yazid Benmouhoub, Directeur général de la Bourse d’Alger.
« Si cette opération se déroule à travers la Bourse, ce sera un excellent coup de starter pour le marché boursier et cela ouvre la voie aux autres établissements financiers publics et privés pour venir se coter à la Bourse d’Alger », ajoute le responsable, hier, sur les ondes de la chaîne 3 de la Radio Algérienne.
Il est à noter que le projet de l’ouverture du capital de banques publiques est un projet qui existait depuis quelque temps, affirme-t-il, en estimant que l’accélération du processus devient plus que nécessaire.
Le président de la République lors du dernier Conseil des ministres a mis l’accent sur l’accélération de l’opération et d’opter pour une approche scientifique. En clair, l’ouverture du capital de deux banques doit se faire selon des éléments scientifiques et pas administratifs, dont le but principal, c’est d’améliorer leur gouvernance.
En effet, en plus de redynamiser la place boursière, cette opération, tant attendue, participera à atteindre les objectifs d’inclusion financière fixés par le gouvernement et surtout de capter l’argent circulant hors circuit bancaire, quantifiée par le chef de l’Etat à quelque 90 milliards de dollars. La récupération de ces sommes colossales va participer de manière effective au financement de l’économie nationale.
Actuellement, le financement de l’économie nationale, notamment dans son chapitre du financement, est dominé à hauteur de 85% par le secteur bancaire public. Un système qui a montré ses limites lorsque les prix du pétrole s’effondrent.
Le gouvernement, qui s’est montré conscient de cette réalité, a lancé une série de réformes pour la mise en place d’un nouveau mode du financement pour la concrétisation de son plan d’action, visant à la diversification de notre économie. Pour cela, estime le DG de la bourse, qu’il est nécessaire de chercher de nouvelles sources et de réduire la pression sur le Trésor public.
Il a insisté également sur la nécessité d’accompagner ce processus par « une digitalisation devenue indispensable dans l’ensemble des réformes, notamment dans le secteur financier».
Questionné sur la manière avec laquelle cette opération sera conduite, Benmouhoub a fait savoir qu’il est attendu qu’une partie sera ouverte pour des institutions et entreprises qui détiennent de la liquidité qui souhaiteraient de l’investir comme les assureurs qui ont de la trésorerie, et ça peux intéresser également le grand public. Des sommes importantes sont thésaurisées par les particuliers, rappelle-t-il, peuvent être captées par le marché boursier, d’autant que les rendements de la bourse se situent entre 6 à 11% et net d’impôt.
« Les revenus générés par les opérations boursières et les dividendes sont totalement exonérés d’impôts, ce qui est pratiquement unique dans le monde. Ce sont véritablement des éléments qui militent pour la dynamisation du la bourse», souligne-t-il.
Yazid Benmouhoub rappelle que le Gouvernement a mis en place des mesures incitatives à l’introduction en bourse : « une société qui ouvre aujourd’hui son capital en bourse va bénéficier d’une réduction de l’Impôt sur les bénéfices (IBS) à hauteur du taux d’ouverture sur une période de cinq ans, ce qui est extraordinaire ».
Le responsable rappelle, de plus, à « ne pas oublier le marché ouvert en 2012, spécialement pour les PME. « Nous avons un tissu de PME de 600 000 à 700 000, dont une partie pourrait être éligible à une cotation en bourse », conclut-il.
Par Zahir R