22/05/2025
ACTUALITEFINANCE

Situation du secteur bancaire: Le Gouverneur de la BA rassure

Le système bancaire algérien a connu des évolutions significatives au cours des dernières années, grâce aux réformes engagées par les autorités publiques, en particulier dans les domaines de la régulation, de la gouvernance et de la modernisation technologique. C’est ce qu’a mis en avant le Gouverneur de la Banque d’Algérie, Salah Eddine Taleb, lors de son intervention à l’ouverture des travaux de la 19ᵉ édition du Forum sur la finance islamique, organisé sous le thème : «Transformation numérique et inclusion financière ».

Dans un contexte mondial marqué par une succession de chocs économiques et un ralentissement de la croissance, l’Algérie tire son épingle du jeu. Le pays a enregistré une croissance de 4,1 % en 2023 et de 3,3 % sur les neuf premiers mois de 2024. Ces résultats traduisent l’efficacité d’une politique budgétaire et monétaire prudente, conjuguée à un climat d’investissement de plus en plus attractif. En effet, l’analyse macro prudentielle, basée sur les indicateurs de solvabilité, révèle une situation confortable du secteur bancaire, caractérisée par une amélioration des ratios de solvabilité et de liquidité, nettement supérieurs aux seuils réglementaires minimaux.

C’est un indicateur fort de la capacité du secteur à absorber les chocs et à accompagner les évolutions en cours, a-t-il rassuré. Cette dynamique s’accompagne, ajoute Salah Eddine Taleb, d’efforts pour renforcer la gouvernance et l’alignement sur les normes internationales, notamment les directives du Comité de Bâle et d’autres organismes de régulation.

Parallèlement, le système bancaire algérien affiche une bonne santé, avec des indicateurs de solvabilité et de liquidité dépassant les normes réglementaires minimales. Ce dynamisme est soutenu par 29 banques et institutions financières réparties sur l’ensemble du territoire national.

S’agissant de la finance islamique, le Gouverneur de la Banque d’Algérie a indiqué que ce forum offre une opportunité précieuse pour évaluer les avancées réalisées dans ce domaine, à la lumière des transformations économiques profondes que « connaît notre pays ainsi que les évolutions de la finance à l’échelle mondiale », précise le ministre. La finance islamique s’impose comme un vecteur important de diversification et d’inclusion dans le paysage financier algérien. Depuis l’adoption, en 2020, du règlement 20-02 par la Banque d’Algérie, permettant l’ouverture de guichets islamiques dans les banques conventionnelles, le secteur connaît un essor notable.

« À ce jour, 12 banques proposent des produits et services de finance islamique. Le nombre de comptes courants et d’investissement a dépassé les 600 000, avec des dépôts avoisinant les 500 milliards de dinars, en hausse de 170 % par rapport à 2023. Quant aux financements, ils ont dépassé les 530 milliards de dinars, soit une progression de 156 % en une année », souligne l’intervenant. Ces chiffres traduisent un engouement croissant des citoyens et des entreprises pour une offre bancaire conforme aux principes de la charia, mais aussi pour une alternative crédible dans un environnement économique exigeant.

Le numérique comme levier d’inclusion

Par ailleurs, Salah Eddine Taleb a indiqué que la digitalisation n’est plus un choix, mais une nécessité. L’intégration des technologies financières, notamment le mobile banking, l’intelligence artificielle, les fintech islamiques et les applications intelligentes, constitue un levier essentiel pour démocratiser l’accès aux services financiers, particulièrement pour les jeunes et les populations non bancarisées. Le Gouverneur de la Banque d’Algérie a également mis en avant la réforme de la loi monétaire et bancaire de 2023, qui ouvre la voie à de nouveaux acteurs tels que les banques digitales et les prestataires de services de paiement, renforçant ainsi la transformation structurelle du secteur.

L’Algérie mise sur une stratégie globale : renforcer le cadre juridique et réglementaire de la finance islamique, former des compétences locales en partenariat avec les universités, et créer un environnement propice à l’innovation. Le pays s’appuie notamment sur les normes internationales émises par des organismes tels que l’IFSB (Islamic Financial Services Board) et l’AAOIFI (Accounting and Auditing Organization for Islamic Financial Institutions).

Une stratégie nationale pour le développement des moyens de paiement digitaux est également en cours d’élaboration, sous la supervision du Comité national des paiements, dans le but de promouvoir l’éducation financière, de réduire l’informel et de renforcer la justice économique. En conclusion, la Banque d’Algérie affirme sa volonté de positionner la finance islamique comme un pilier de son développement économique, en l’intégrant pleinement dans l’écosystème numérique national. Cette orientation ouvre de nouvelles perspectives pour mobiliser l’épargne, élargir l’accès au crédit et stimuler les investissements dans des secteurs stratégiques.

Par Z R.

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