Portes ouvertes sur la filière cuir et chaussures: L’appel du ministre du Commerce aux fabricants
Le ministère du Commerce poursuit ses efforts pour la promotion des produits «made in bladi». Après avoir organisé des portes ouvertes sur les dattes, l’huile d’olive et l’électroménager, hier c’est au tour de la filière cuir et chaussures. Le ministre du Commerce et de la promotion des exportations, Kamel Rezig a donné le coup d’envoi de ces portes ouvertes depuis l’agence «Algex», Alger.
Devant les fabricants locaux, le ministre a estimé nécessaire de redoubler d’effort pour le développement de cette filière, en mesure de participer à la diversification de notre économie et d’aller même conquérir des parts sur le marché international. Durant les deux dernières années, les importations de chaussures ont baissé de 49%, affirmé le ministre. C’est un signal fort et encourageant, ajoute-il. Il suffit de s’organiser et d’adhérer à la sphère officielle afin que l’Etat prenne des mesures de protection pour le produit local.
Actuellement, seulement 2400 entreprises activant dans ce domaine d’une manière légale, alors selon les estimations des professionnels que le nombre d’artisans et entreprises activant dans la sphère informelle n’est pas moins de 5000. Un grand reste à faire dans ce cadre, dont le gouvernement est appelé à mettre en place tout une stratégie pour les intégrer.
Sur ce point, l’expert en économie et investisseur dans ce domaine, en l’occurrence Abdellatif Hemamda, a estimé nécessaire de faire appel à tous les acteurs du textile et cuir à aimer d’abord leur pays et sortir du circuit informel. «On ne peut pas construire une économique si nous on ne récupère pas les fonds circulants dans la sphère informelle. L’Etat est en train de tous faire, mais l’interlocuteur réel est absent, il faut qu’aujourd’hui s’organiser en association et cluster. L’Etat a besoin de propositions et des solutions pour amorcer ce décollage économique. C’est à travers cette organisation qu’on pourra augmenter notre production nationale et également nos exportations», souligne-t-il, en appelant au lancement d’un programme d’investissement direct pour les Algériens similaire à celui des IDE. En clair, des mesures incitatives sont à prendre, tout en donnant des garanties pour les acteurs de l’informel.
Le ministre du Commerce a assuré les fabricants que l’Etat est fin prête pour les accompagner, à travers des mesures incitatives et la prise des décisions pour la résolution des problématiques. «Notre volonté c’est de promouvoir la production nationale en cuir et chaussures et d’atteindre une autosuffisance dans les deux années à venir », souligne-t-il.
Selon les chiffres officiels dévoilés par le ministre Rezig, la production nationale en chaussures avoisine les 23,4 millions de paires, dont 22,2 millions de chaussures type non sportif et 1.2 millions de type sportif. Alors que, ajoute-t-il, la production théorique est de 65,5 millions de paires de chaussures/an. A cet effet, « je lance un appel pour ces producteurs à s’inscrire sur la plate-forme numérique de la production nationale afin d’atteindre l’objectif escompté, à savoir répondre au besoin du marché d’ici 2026. Nous souhaitons que 2023 sera celle de l’habillement et des chaussures algériennes».
Se référant aux marchés libres africains établis, il a espéré que «l’Algérie contribuera à augmenter le nombre d’exportations dans ce domaine». En 2022, l’Algérie a exporté pour 100 millions de dollars de cuir et chaussures. «Nous devons travailler durement et résolument pour trouver des solutions pour intensifier et diversifier les produits en cuir et chaussures», a-t-il dit, en appelant les fabricants à l’amélioration de la qualité pour s’imposer sur le marché.
Par Z R