42 946 accidents du travail en 2022
Des pertes énormes sont causées annuellement par les accidents du travail. Les charges de la Caisse nationale de la sécurité (CNAS) ne cessent d’augmenter d’année en année. Même l’outil de production est également impacté par ces accidents du travail, dont les premières causes sont dues aux non-respects des mesures de protection, notamment dans le secteur du bâtiment.
Les ouvriers dans ce secteur ne donnent pas assez d’importance aux mesures de préventions et de sécurité. Il suffit d’effectuer une visite à chantier de construction de bâtiment pour constater de visu cette négligence de la part des ouvriers, dont les retombées sont conséquentes. En effet, durant l’année 2022, la CNAS a enregistré 42 946 accidents de travail !
Et cela sans compter les cas enregistrés dans le secteur informel. Le nombre est certes en baisse comparativement aux années précédentes (74 555 cas en 2018), selon les chiffres présentés hier par le ministre du travail, de l’emploi et de la sécurité sociale, Fayçal Bentaleb, mais il reste plus au moins élevé. Les charges de la Cnas demeurent importantes, dira-t-il, lors d’une cérémonie commémorant la journée mondiale de sécurité et santé au travail. Cette journée coïncidant le 28 avril de chaque année a été placée cette année sous le thème : «Un milieu de travail sûr et salubre».
S’agissant des pathologies professionnelles, le ministre Bentaleb a noté que le nombre de cas est en forte baisse durant ces cinq dernières années (-47%) en passant de 410 cas en 2018 à 2016 en 2022. Il a annoncé dans ce cadre, que la CANS a mis en place un système d’information pour le suivi des accidents du travail et l’application des conditions de sécurités dans les différents domaines.
Sur un autre registre, le ministre a fait savoir que les services de l’Inspection générale du travail ont procédé à l’inspection de 128 618 entreprises en 2022, employant 3 millions et 559 402 travailleurs. Ces opérations ont été soldées par l’établissement de 4471 Procès verbaux (PV) et de 142 338 mises en demeures adressées à des entreprises.
Les pouvoirs publics mettent, donc, souligne-t-il, les bouchées doubles pour garantir un environnement professionnel sain et atteindre, par la même, les objectifs des Nations unies pour le développement durable à horizon 2030.
Il a annoncé que les services compétents de son département préparent un projet de décret exécutif portant conditions de formation des travailleurs et des procédures liées aux programmes de prévention contre les risques encourus sur les lieux de travail.
«L’Algérie dispose d’un important dispositif législatif sur lequel s’appuie la politique nationale en matière de sécurité et de santé au travail et engage des projets pour conforter le cadre réglementaire et renforcer les mesures préventives mises en œuvre », a indiqué à l’APS la sous-directrice de la prévention des risques professionnels au ministère du Travail, de l’Emploi et la Sécurité sociale, Lamia Bouteldja.
Ainsi, une actualisation du « profil national » en matière de sécurité et de santé au travail est en cours. Il est destiné à servir de « document de référence » pour l’élaboration des futurs plans d’action en matière de sécurité et de santé au travail.
Par la même occasion, Mme Bouteldja a relevé que la prévention est «une priorité majeure et permanente» dans la politique nationale de sécurité et de santé au travail et représente «un droit fondamental» pour la protection des travailleurs contre les risques professionnels.
D’autres dispositions ont été mises en œuvre dans la politique nationale pour améliorer la prévention des risques professionnels et promouvoir la sécurité et la santé au travail, à l’instar des activités engagées, notamment par l’institut national de prévention des risques professionnels (INPRP), l’organisme de prévention des risques professionnels dans les activités du bâtiment, des travaux publics et de l’hydraulique (OPREBATPH).
Par Sirine R