Contrôle économique et stabilisation des prix: Le ministère adopte une stratégie préventive et proactive
Dans un contexte de pressions croissantes sur le pouvoir d’achat des citoyens, le ministère du Commerce multiplie les opérations de contrôle économique à travers le territoire national. Avec plus de 7000 agents mobilisés, les services du ministère poursuivent une campagne soutenue visant à stabiliser les prix, protéger le consommateur et moraliser les pratiques commerciales, selon les directives du président de la République.
Intervenant sur les ondes de la « Chaîne I » de la radio nationale, Mohamed Mezghache, directeur général du Contrôle économique et de la Répression des fraudes, a précisé que l’approche actuelle repose sur une stratégie préventive et proactive, centrée sur la sensibilisation, la présence sur le terrain et l’usage des outils numériques.« La répression n’est pas une fin en soi. Notre but est d’instaurer une transparence commerciale au service du citoyen. La régulation du marché passe par l’accompagnement des opérateurs économiques et l’implication du consommateur », a-t-il déclaré.
Le ministère du Commerce a engagé plusieurs campagnes ciblées sur des produits de large consommation dont les prix ont récemment flambé sans justification. C’est le cas du café, des viandes rouges, des fruits comme la banane ou la pomme, ou encore de la brique de lait. À ce sujet, M. Mezghachea indiqué que plus de 11 170 cafés ont été contrôlés entre le 24 avril et la date de l’intervention, avec un taux de réponse positive supérieur à 80 % concernant la tarification du café à 30 DA la tasse, prix de référence établi sur la base d’une rentabilité raisonnable.Même tendance observée sur les viandes rouges : sur 8 400 boucheries inspectées, 8 200 ont appliqué un prix conforme ou inférieur à 2500 DA/kg, certains atteignant même 2020 DA/kg.Ces résultats, selon M. Mezghache, montrent que la sensibilisation précède efficacement la sanction, permettant une amélioration notable des comportements commerciaux.
Pour éviter les abus, notamment ceux qui se cachent derrière la loi de l’offre et de la demande, le ministère rappelle que certains produits sont soumis à des prix encadrés, comme le pain, le lait, l’huile ou la semoule. En revanche, les prix dits libres doivent s’ajuster dans un cadre transparent et non donner lieu à des spéculations injustifiées.« Quand le kilo de pommes double en quelques jours sans aucune évolution dans l’offre ou la demande, on ne peut parler que de hausse abusive. C’est à ce moment que nos équipes interviennent pour imposer des prix de référence raisonnables », a souligné le responsable.
Outre les produits alimentaires, les agents de contrôle ont également élargi leur champ d’action à des activités peu encadrées, comme les salons de coiffure, de soins esthétiques ou encore les commerces utilisant des produits médicaux ou cosmétiques non homologués. Des pratiques dangereuses ont été recensées, comme l’usage d’aiguilles ou de substances périmées par des personnes non qualifiées, mettant directement en danger la santé des citoyens.« Ces activités doivent faire l’objet d’un encadrement rigoureux. Nous avons constaté des dérives qui relèvent du domaine médical, mais pratiquées sans aucune autorisation. C’est inadmissible et nous y avons mis fin », a affirmé l’intervenant.
Afin de renforcer l’efficacité du contrôle, le ministère mise également sur la numérisation. L’application mobile “ »MOURAFIK COM”, lancée à l’occasion de l’Aïd El-Fitr, permet désormais aux citoyens de signaler en temps réel les infractions observées chez les commerçants, grâce à un système de géolocalisation intégré. Ces signalements sont directement transmis aux directions concernées, permettant des interventions immédiates.« Le citoyen est le premier contrôleur. En l’impliquant à travers les outils numériques, nous donnons au consommateur un vrai pouvoir d’action pour défendre ses droits », a-t-il conclu.
Par Mourad A.