27/07/2024
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L’Opep s’attend à une « croissance robuste » en 2025

La demande de pétrole est partie pour connaître en 2025 une « croissance robuste », vers un nouveau record, selon des premières prévisions de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) publiées mercredi dans son rapport mensuel.

Le monde consommerait 106,2 millions de barils de pétrole en moyenne chaque jour, contre une estimation de 104,4 millions en 2024 et 102,1 en 2023. Ces prévisions placent la demande d’or noir vers un nouveau record, en dépit des appels d’experts du climat à réduire la consommation d’énergies fossiles, plus gros contributeurs au réchauffement climatique. «Les prévisions initiales de croissance de la demande mondiale de pétrole en 2025 font état d’une croissance robuste de 1,8 million de baril par jour en glissement annuel » (par rapport à l’année 2024), indique l’Opep dans ce rapport.

Cette hausse de la demande d’or noir sera tirée « par la poursuite d’une activité économique solide en Chine et la croissance soutenue attendue dans d’autres pays non membres de l’OCDE (Organisation de coopération de développement économiques) », souligne le rapport.

Dans le détail, la demande dans les pays de l’OCDE ne devrait augmenter que légèrement de 0,1 million de baril par jour sur un an en 2025 à 46,13 millions de barils par jour, sans dépasser les niveaux pré-pandémiques de 2019. Dans les pays non-membres de l’OCDE, elle devrait connaître une « croissance considérable » de 1,7 million de barils quotidiens, principalement du fait de Chine, du Moyen-Orient et de l’Inde, en dépassant les 60 millions de barils chaque jour.

La croissance prévue de la demande mondiale de pétrole pour l’année 2025 reste inférieure à celle de 2024, avec une hausse de 2,2 millions de barils par jour attendue cette année, essentiellement dans les pays non-membres de l’OCDE, une perspective inchangée par rapport aux estimations de l’Opep communiquées en décembre.

Le Brent à 76,68 dollars

Concernant la situation du marché, les prix du pétrole ont baissé hier mercredi. Vers 10H15 GMT (11H15 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, perdait 2,06%, à 76,68 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en février, baissait de 2,27%, à 70,76 dollars. Avec les tensions au Moyen-Orient, et plus précisément les attaques en mer Rouge, «le marché du pétrole a toutes les chances de remonter, mais il rechigne à le faire», commente Tamas Varga, analyste de PVM Energy, affirmant que pour le moment «la prime de risque est absente». Sans rupture d’approvisionnement venant de la région, les investisseurs se concentrent sur d’autres facteurs. A plus court terme, c’est d’abord l’appréciation du dollar qui affaiblit les cours du brut. Les cours de l’or noir étant libellés en billets verts, une appréciation de la devise américaine décourage les achats de pétrole en diminuant le pouvoir d’achat des acheteurs utilisant des devises étrangères.

«La Fed (Réserve fédérale américaine, ndlr) devant se montrer plus prudente en matière de réduction des taux, le dollar s’est renforcé», explique Susannah Streeter, de Hargreaves Lansdown.

Ensuite, de «sombres données économiques chinoises» publiées mercredi ont porté un coup aux cours selon M. Varga, la santé économique chinoise, important consommateur de brut, étant scrutée par les investisseurs.

La Chine a en effet connu en 2023 la croissance la plus faible depuis trois décennies hors période de Covid, au moment où une crise dans l’immobilier et les incertitudes économiques fragilisent la reprise pour la deuxième puissance mondiale. Côté gaz naturel, le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne, poursuivait sa baisse, perdant 2,9% à 28,795 euros le mégawattheure (MWh), peu après avoir touché 28,65 euros, un plus bas depuis août 2023.

Par Sirine R/Agence

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