Prix des produits de consommation: Vers le plafonnement des marges bénéficiaires
Les prix à la consommation flambent. Et dans ce jeu, ou producteurs, intermédiaire ou commerçants se rejettent la balle, le consommateur en paie la facture. Face à cette énième hausse inexpliquée, le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, a annoncé, lundi, que des décisions très importantes ont été prises concernant les prix des biens de consommation. Et de souligner que le gouvernement s’efforce de limiter les marges bénéficiaires sur les produits de grande consommation.
Concernant l’augmentation des prix des fournitures scolaires en prévision des prochaines recettes sociales, le ministre du Commerce a indiqué qu’ils sont soumis à la règle du marché (l’offre et demande).
Hormis donc les fournitures scolaires dont les pouvoirs publics, excluent toute intervention, les autres produits sont l’objet d’une attention particulière. En attendant que les mesures aient de l’effet sur notre quotidien, ces hausses minent le pouvoir d’achat des algériens.
Dans les marchés de la capitale, les légumes, entre autres, sont hors de prix. L’exaspération est à son comble, et les intermédiaires et les spéculateurs sont pointés du doigt. Bien entendu, ce sont particulièrement les légumes et les fruits qui sont en forte hausse.
Selon des spécialistes l’instabilité des prix caractérise actuellement les marchés des fruits et légumes. Les prix affichés sur la plupart des produits subissent une forte fluctuation, souvent à la hausse, en raison de la forte demande induite par la présence de nombreux vacanciers, les fortes chaleurs qui ont marqué le mois de juillet, et enfin le stress hydrique qui a influé négativement sur les niveaux de production de nombreux produits, comparativement aux années précédentes.
Les activités commerciales sont sous pression, ce qui fait qu’elles soient en butte à des difficultés organisationnelles ayant des implications sur les approvisionnements, la logistique, le stockage en réfrigération des produits et le respect de la chaîne de froid.
D’où la répercussion sur le niveau de l’offre et l’incidence sur les prix. Le marché de Sorecal à Bab Ezzouar, très achalandé, attire à longueur d’année de nombreux ménages. Ce marché a connu depuis quelques jours une certaine hausse de la demande qui a fortement impacté les prix, lesquels ont subi une brutale augmentation.
A titre d’exemple, le prix de la bonne tomate a atteint les 140 DA le kilogramme. La salade est la plus touchée par ces augmentations, son prix varie entre 200 et 230 DA le kilogramme. C’est la même observation pour les haricots verts vendus à 350 DA/kg alors que son prix ne dépassait pas les 200 DA/kg, il y a à peine une semaine. Les prix des poivrons, betteraves, courgettes, citron sont revus également à la hausse. Quant aux fruits, ils sont devenus pratiquement inaccessibles, y compris pour les bourses moyennes.
Par ailleurs, le ministre du Commerce a affirmé que l’encadrement des importations visait à servir la production et l’économie nationales notamment après l’installation du Conseil supérieur de régulation des importations par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune.
«Lorsqu’il y a possibilité de fabriquer un produit en Algérie, qui soit générateur de richesses et d’emplois, elle doit être saisie pour mieux renforcer l’économie nationale», a déclaré le ministre en marge de l’ouverture de la session parlementaire ordinaire 2023/2024 au Conseil de la nation.
Le Conseil supérieur de régulation des importations vise à «orienter les fonds des importations vers la production nationale et partant, renforcer la production locale» a affirmé M. Zitouni. «Nous ne pouvons pas se passer de l’importation notamment lorsqu’il s’agit de produits non fabriqués localement», à l’instar de tous les pays du monde, a estimé le ministre. Soulignant que le dossier des importations n’était pas un sujet « tabou » s’il sert l’économie nationale, le ministre a affirmé que l’importation ne doit pas être «une culture» chez les importateurs qui sont appelés, en revanche, à s’orienter vers la production locale de ce qu’ils importent.
Par Reda Hadi