Ramadhan/Viande rouge: Importation de plus de 20 000 tonnes
Des mesures urgentes ont été prises par les pouvoirs publics afin de faire stabiliser les prix des viandes rouge et blanche sur le marché, a fait savoir ce dimanche à Alger un responsable au ministère de l’Agriculture et du Développement rurale, en l’occurrence, Tria Miloud.
Il a annoncé le recours à l’importation d’appoint de plus de 20 000 tonnes de viande rouge pour ce mois de ramadhan. Cette viande (hallal) importée de l’Amérique latine, notamment du Brésil sera commercialisée à 1200 DA/kg au niveau de 540 points de ventes à travers le pays. Des conventions également seront signées avec des opérateurs privés (grandes surfaces de la distribution, grossistes et autres) pour la commercialisation de cette viande, selon un cahier de charge bien défini.
S’agissant des raisons de cette flambée des prix des viandes locales, le même responsable a pointé du doigt la spéculation, en notant que le prix du revient est estimé à 1000 DA, alors sur le marché il est à 2000 DA/kg ! Ajoutant à cela, il y a la contrebande et un déficit en matière du contrôle aux niveaux des marchés à marché à bestiaux, en nombre de 254, dont seulement 56 d’entres eux sont sous contrôle. Des mesures seront prises une fois les résultats du recensement du cheptel soient finalisés et étudiés.
S’agissant de la viande blanche, le représentant du ministère de l’agriculture a pointé du doigt également le phénomène de la spéculation. Sinon, s’interroge-t-il, comment expliquer la hausse des prix de 100 DA en 24 heures ? Il y a certes la hausse des prix du mais et soja sur le marché mondial, mais rien ne justifie cette hausse, explique-t-il.
Le poulet plafonné à 350 DA/kg
C’est pour cela, « le ministre de l’agriculture a ordonné à l’ONAB de plafonner son prix à 350 DA/kg pour le poulet frais. Nous attendons à ce que les producteurs privé s’alignent sur ce prix équitable pour le producteurs et consommateurs». Cet office va renforcer son rôle dans la fabrication d’aliment du bétail, dont ses parts sont estimés à 10% actuellement mettre sur le marché, pour au moins couvrir 50% de la demande nationale. Même chose pour la production du poulet. Actuellement, sa part du marché est 15% !
« Il y a également les mises en place avec les privés. Nous sommes en discussion avec des grands producteurs pour augmenter leur production et adhérer à la politique du l’Etat», souligne-t-il. Le privé contribue avec une production de 40 000 à 50 000 tonnes mensuellement. D’autres mesures seront prises d’autre part pour protéger les petits éleveurs et également pour renforcer le rôle de l’ONAB qui agit en régulateur.
Interrogé sur l’exclusivité de l’importation des légumineuses par l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), le responsable a expliqué que cette décision visait à protéger la production nationale et à mettre terme à l’importation anarchique, rappelant que la facture des importations des légumes secs et du riz dépassait les 300 millions de dollars.
Selon lui, la surface dédiée à cette culture devrait augmenter cette saison à 120.000 hectares, assurant ainsi plus de 60% des besoins du marché nationale, contre 40% actuellement. Le reste des besoins sera couvert par l’importation à travers l’OAIC.
La surface destinée aux légumineuses devrait croitre progressivement à moyen terme pour atteindre 150.000 hectares, parallèlement à l’amélioration des rendements, ce qui permettra la couverture totale des besoins nationaux.
Par Sirine R