Viandes blanches: Hausse des prix de 48%
L’évolution conjoncturelle des prix sur le marché des produits avicoles au cours de ce troisième trimestre 2023, montre une fois encore une instabilité chronique forte. En effet, les prix des produits avicoles (poulet de chair et œufs de consommation) ont enregistrés des tendances à la hausse entre les mois de juillet et septembre.
Selon la dernière Note de conjoncture (produits et intrants avicoles) de l’Institut techniques des élevages (Itlev), il a été relevé une hausse significative des prix des viandes banches et œufs de consommation aux différents stades. Ainsi, les prix des poulets sortie poulailler (vif) ont connus un accroissement de 39 % et 48 % au niveau du détail « vidé » entre les mois de juillet et septembre.
Idem pour les œufs de consommation, un accroissement des prix de 13 % et 17 %, respectivement au niveau de la production et du détail. Cette tendance haussière des prix est «due principalement à une mauvaise structuration des filières avicoles aux différents stades, aux maladies aviaires, aux conditions climatiques qui ont causés de nombreuses mortalités et aux problèmes financiers, obligeant un grand nombre d’éleveurs à abandonner l’activité de l’élevage», indique la même Note.
Comme signalé auparavant, la hausse des prix des viandes blanches enregistrée durant les mois d’août et septembre est due principalement à une baisse de l’offre sur les marchés durant cette période, qui s’explique par une baisse sensible des mises en place et l’abandon de l’activité de l’élevage durant la fin du deuxième trimestre 2023.
Une chute sensible de la production de poulet constatée durant ce trimestre causée par un taux de mortalité important dû aux maladies aviaires, les fortes chaleurs enregistrées durant les mois de juillet / août dernier, ajoute-t-elle.
Comme constaté, la hausse des prix est due principalement à une baisse de la disponibilité du poulet au niveau des élevages. Une baisse due aux nombreuses mortalités causées par les maladies aviaires, les fortes chaleurs, atteignant des taux de 20 % et 25 % dans un grand nombre d’élevages d’après les informations reçues.
Une situation qui a eu un effet négatif sur les rendements, un impact direct sur la croissance des poulets, une perte de poids importante durant cette période estivale ou un grand nombre d’éleveurs ont abandonner l’activité de l’élevage.
Le même constat est observé pour les œufs de consommation, ou on a enregistré durant ce trimestre une légère hausse des prix des œufs de 13 % entre les mois de juillet et septembre. «On a relevé une disponibilité des œufs sur les marchés mais les prix se maintiennent toujours à des niveaux élevés (à partir de 20 DA l’unité)», selon la Note.
Une situation due à une perturbation au niveau de la disponibilité des intrants biologiques, le prix des poulettes démarrées qui se maintiennent à des niveaux élevés et la cherté des aliments , obligeants certains éleveurs a abandonner l’activité de l’élevage, ce qui a affecté sensiblement la production, une baisse de l’offre et une hausse des prix (la loi de l’offre et la demande ).
Selon la comparaison trimestrielle, il est été relevé une légère tendance à la hausse des prix du poulet de chair aux différents stades de la production jusqu’au prix de détail.
Ainsi «on a enregistré une augmentation de l’ordre de 1 % au niveau de la production, 2 % au niveau de l’abattage et 4 % au niveau du détail». Concernant les œufs de consommation, en comparaison trimestrielle, «on a enregistré une stabilité des prix au niveau de la production et une légère hausse des prix de l’ordre de 5 % au niveau du détail».
Par ailleurs et en comparaison annuelle, « on a enregistré un accroissement des prix plus accentué aux divers stades de la production. Ainsi, on a enregistré respectivement une hausse de 27% au niveau de la production et 22 % au niveau de l’abattage et du détail». Idem pour les œufs de consommation, «nous relevons des tendances à la hausse, une augmentation des prix a été enregistré de l’ordre de 13 %, respectivement au stade de la production et du détail».
Dans l’ensemble, les filières avicoles qu’il s’agisse du poulet de chair ou des œufs de consommation, ils restent confrontées à une instabilité des coûts de production depuis plusieurs mois. Cette situation est due à un déséquilibre entre l’offre et la demande, qui s’explique par l’abandon partiel de l’activité de l’élevage (chair et ponte) par les petits éleveurs pour raisons financières (endettement) et les nombreuses maladies aviaires qui affectent les élevages causant de nombreuse mortalité.
Afin d’améliorer la production des viandes blanches et œufs de consommation et d’assurer une disponibilité de 50 % à 60 % le long de l’année à des prix raisonnable, il est souhaitable, recommandent les rédacteurs de cette Note, de faciliter aux groupes avicoles (GAC, GAO, GAE) d’investir dans la mise en place de nouvelles structures d’élevages (chair et ponte) de grande capacité. Pour cela, il faudra leurs octroyés des financements pour la réalisation de ces projets. C’est une solution qui va permettre de résoudre le problème de l’organisation des filières et de l’offre au niveau national.
Synthèse Z R.