Transformation économique: L’Algérie avance à pas sûrs
L’Algérie poursuit résolument sa trajectoire de transformation économique, amorcée en 2022. C’est ce qu’a affirmé ce lundi Abderrahmane Hadef, expert en développement économique, au micro de la « Chaîne 1 » de la Radio nationale. À travers une stratégie articulée autour de réformes structurelles, d’ouverture maîtrisée et de diversification, le pays ambitionne de se positionner comme un acteur économique crédible, compétitif et résilient, tant à l’échelle régionale qu’internationale.

Lors de son intervention, Abderrahmane Hadef a souligné que cette dynamique s’inscrit pleinement dans la vision stratégique du président Abdelmadjid Tebboune, mise en œuvre depuis trois ans. L’objectif affiché est clair : construire un modèle économique plus performant, plus flexible, capable de résister aux chocs externes et de s’intégrer pleinement dans l’économie mondiale. Pour ce faire, l’accent est mis sur la poursuite des réformes économiques, le renforcement du partenariat public-privé et la consolidation de la coopération avec les partenaires étrangers.
L’un des objectifs emblématiques de cette transformation concerne le produit intérieur brut (PIB), que le président de la République ambitionne de porter à 400 milliards de dollars à l’horizon 2027, contre environ 267 milliards actuellement. « La réalisation de cette cible nécessite un engagement collectif de l’ensemble des acteurs économiques, ainsi qu’un cadre juridique rénové et des réformes sectorielles ciblées, favorisant l’investissement, les exportations et la création de valeur ajoutée », a indiqué Hadef.Dans ce contexte, la modernisation du secteur industriel apparaît comme une priorité majeure. Alors que sa contribution au PIB demeure limitée, stagnante autour de 10 %, une stratégie ambitieuse vise à porter cette part à 13 voire 15 %. Pour y parvenir, l’État mise sur le dynamisme du secteur privé, la diversification des partenariats étrangers et la refonte du commerce extérieur selon les standards internationaux, afin de mieux insérer l’économie nationale dans les chaînes de valeur mondiales.
Sur le plan structurel, Hadef a insisté sur l’importance de repenser les mécanismes existants. Un encadrement plus efficace des importations, dans le but de stimuler la production nationale, constitue l’un des leviers majeurs. Dans un environnement international marqué par les tensions géopolitiques et les pratiques protectionnistes, il estime que l’Algérie a su adopter une approche proactive et anticipative. La dissolution de l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur (ALGEX), considérée comme inadaptée, s’inscrit dans cette logique de renouveau. « Deux nouvelles entités plus souples, davantage alignées sur les attentes des exportateurs et des importateurs, prendront le relais, avec des procédures modernisées et une digitalisation renforcée », a-t-il ajouté.
Dans cette dynamique, un ministère du Commerce extérieur a été créé, avec pour mission l’élaboration de stratégies économiques agiles, fondées sur la veille stratégique et l’intelligence économique. L’objectif est de permettre à l’Algérie de suivre de manière proactive les mutations rapides des marchés mondiaux et de renforcer sa position sur la scène économique internationale. Cette orientation semble déjà produire des résultats tangibles, comme en témoignent les évaluations positives d’institutions financières internationales et de plusieurs partenaires étrangers. À ce titre, la récente déclaration de l’ambassadeur de l’Union européenne, affirmant que 2025 sera « l’année de la coopération avec l’Algérie », traduit un regain manifeste de confiance dans le nouveau modèle économique du pays.
Enfin, Hadef a insisté sur la nécessité de rompre avec les stéréotypes d’une économie algérienne peu productive. Pour inverser cette perception, il a plaidé pour une transformation structurelle fondée sur une gouvernance modernisée des importations, une stratégie offensive de promotion des exportations et une diplomatie économique repensée. Il a également mis l’accent sur le développement de secteurs à fort potentiel, à l’image du tourisme, perçu comme une réelle opportunité de diversification.
Par Mourad A.