13/04/2025
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Diversification économique: « L’Algérie est sur la bonne voie»

Dans un contexte marqué par la volonté de réduire la dépendance aux hydrocarbures, la diversification de l’économie algérienne demeure un enjeu stratégique majeur. Bien que le chemin reste encore long, plusieurs signes témoignent d’une dynamique encourageante. C’est dans cette optique que le professeur Mohamed Achir, économiste à l’Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, a livré une analyse lucide des avancées enregistrées par l’Algérie au cours des dernières années, notamment en matière de réformes économiques et de climat de l’investissement. Il a dressé un bilan globalement positif tout en appelant à renforcer la planification stratégique afin de pérenniser les transformations engagées.

Intervenant sur les ondes de la « Chaîne III » de la Radio nationale, le Pr Achir a partagé une lecture optimiste de l’évolution économique du pays. À ses yeux, les réformes amorcées ces dernières années commencent à porter leurs fruits, en particulier dans le domaine de la diversification économique. « L’Algérie est sur la bonne voie »,a-t-il affirmé avec conviction, saluant au passage la volonté politique et les changements structurels mis en œuvre pour stimuler l’investissement et rompre avec le modèle basé essentiellement sur les revenus pétroliers.

Parmi les avancées notables, le professeur Achir a cité la refonte du cadre réglementaire et institutionnel encadrant l’investissement, qu’il a qualifié de « très audacieuse ». Il a pris pour exemple la loi n° 22.18 du 24 juillet 2022, qu’il considère comme un jalon majeur dans la modernisation de l’environnement économique algérien. Il a également insisté sur l’importance du dialogue instauré entre les autorités publiques et les opérateurs économiques, sous l’impulsion du président Abdelmadjid Tebboune. « Ce dialogue stratégique permet de poser un diagnostic précis et de lever les obstacles structurels à l’investissement »,a-t-il expliqué.

Abordant les freins persistants à l’investissement, il a pointé du doigt le problème du foncier industriel, qu’il considère comme l’un des obstacles majeurs au développement économique. À ce sujet, il a appelé à une approche intégrée d’aménagement du territoire, reposant sur la création de pôles de compétitivité. Selon lui, chaque wilaya pourrait se spécialiser dans des branches industrielles spécifiques, en synergie avec des centres de recherche, des universités, des sous-traitants et l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur. « Il s’agit de structurer l’activité économique autour de logiques de complémentarité et de proximité, afin de créer une dynamique productive durable à l’échelle nationale », a-t-il recommandé.

Pour assurer la réussite de cette transition, le professeur Achir plaide pour une planification rigoureuse, avec des objectifs clairs à court, moyen et long terme. « L’investissement ne peut être traité comme une action ponctuelle. Il doit s’inscrire dans une politique industrielle de long terme, mobilisant les compétences humaines, les ressources disponibles et les avantages comparatifs dont dispose le pays », a-t-il souligné

Il a également recommandé de cibler les secteurs porteurs, à commencer par l’industrie, tout en intégrant l’agriculture, les services et les technologies de l’information et de la communication (TIC) dans la stratégie de développement. Ces domaines, selon lui, sont essentiels à la transformation structurelle de l’économie nationale.

Enfin, Mohamed Achir a insisté sur la nécessité de mettre en place une politique fondée sur les résultats et l’évaluation continue des politiques publiques, afin d’en garantir l’efficacité et l’adaptation constante aux réalités du terrain.

Par Mourad A.

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