19/04/2025
AFRIQUE

La transition énergétique mondiale: L’Afrique subsaharienne en position de force pour accélérer son développement

La Banque mondiale souligne qu’en Afrique subsaharienne, l’extrême pauvreté se concentre essentiellement dans des pays riches en ressources naturelles. Mais grâce à la demande mondiale en minerais stratégiques nécessaires aux technologies propres, le continent africain se trouve en position suffisamment forte pour inverser la situation et se placer sur les rails de l’émergence.

Les pays d’Afrique subsaharienne n’engrangent en moyenne que 40 % des recettes qu’ils pourraient potentiellement tirer de leurs ressources naturelles, mais la transition énergétique et l’explosion de la demande de minerais stratégiques qui s’en suivra, leur offrent une occasion inespérée d’inverser cette situation, a estimé la Banque mondiale dans un rapport publié en avril dernier.

Intitulé « Africa’s Resource Future : harnessing natural resources for economic transformation during the low-carbon transition », le rapport précise que les minerais, le pétrole et le gaz représentent au moins un tiers des richesses totales de la région. La conversion des richesses du sous-sol en une prospérité durable et équitable a été cependant très limitée.

Durant la période qui a suivi le super-cycle des matières premières de 2004 à 2014, la croissance annuelle du PIB par habitant dans les pays riches en ressources naturelles était en moyenne inférieure de 1,5 point de pourcentage aux niveaux moyens enregistrés dans les pays peu nantis en ressources naturelles de la région.

L’augmentation des recettes des Etats consécutive au boom des matières premières, ne s’est pas non plus traduite par des niveaux correspondants de réduction de la pauvreté.

Une transition énergétique riche en opportunités 

L’extrême pauvreté est de plus en plus concentrée dans les pays d’Afrique subsaharienne riches en ressources naturelles. D’ici 2030, l’Afrique subsaharienne devrait abriter plus de 80 % des pauvres de la planète, et près de 75 % des pauvres de l’Afrique subsaharienne vivront dans des pays dont les sous-sols regorgent d’hydrocarbures et de minerais. 

Le rapport souligne cependant que la transition énergétique mondiale et l’abandon progressif des combustibles fossiles offrent à l’Afrique subsaharienne une opportunité inégalée pour conjurer la corrélation négative entre la disponibilité de ressources naturelles abondantes et le développement économique et social, plus connue sous l’appellation de la malédiction des ressources naturelles.

S’il est vrai que la transition énergétique risque de transformer d’importants gisements de pétrole, de gaz et charbon en « actifs échoués », il n’en demeure pas moins qu’elle augmentera fortement la demande de matières premières nécessaires aux technologies énergétiques propres. D’ici 2050, le passage des combustibles fossiles aux énergies propres pourrait en effet engendrer une demande de 3 milliards de tonnes de minéraux et de métaux stratégiques nécessaires au déploiement de l’énergie solaire, éolienne et géothermique. Des minerais comme le lithium, le cobalt et le vanadium sont en effet essentiels pour le stockage de l’énergie tandis que le cuivre, l’indium, le sélénium et le néodyme sont indispensables pour le fonctionnement des centrales solaires et des parcs éoliens.  Cela place évidemment l’Afrique subsaharienne dans une excellente position pour bénéficier de la transition vers l’énergie propre. Des pays tels que la République démocratique du Congo, l’Afrique du Sud et la Zambie sont d’ores et déjà des acteurs clés dans ce domaine, puisqu’ils sont respectivement les principaux producteurs mondiaux de cobalt, de platine et de cuivre.

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