Le pétrole en constante augmentation: Prévisions pour un baril à plus de 100 dollars
Les principaux facteurs ayant contribué à cette hausse sont la publication de bons indicateurs économiques chinois, et le contexte géopolitique toujours tendu au Moyen-Orient et en Ukraine. Les attaques de drones ukrainiens sur les raffineries russes continuent d’alimenter les craintes d’une réduction de l’offre de pétrole sur le marché mondial, alors que le marché pétrolier devrait être déficitaire à partir du deuxième trimestre et pour le reste de l’année selon les principales agences (AIE, EIA et OPEP).
Il s’agit notamment du recul de l’offre qui fait face à la hausse de la demande, de la chute de la réserve américaine de l’essence et surtout de la recrudescence des craintes concernant la situation au Moyen-Orient. Ainsi, l’annonce de la décision de l’OPEP+ de maintenir sa politique de réduction volontaire de la production pour les deux prochains mois donne ses fruits.
D’un autre côté, les inquiétudes au sujet du recul de l’approvisionnement sont grandissantes à la suite de la frappe meurtrière imputée à Israël contre un bâtiment diplomatique iranien en Syrie. Cette attaque fait craindre une riposte de l’Iran, ce grand pays producteur du pétrole.
Par ailleurs, au cours des cinq derniers mois, note le site Transitions & Energies, «le baril a regagné plus de 25%. Le Brent, la référence européenne, a dépassé jeudi 90 dollars et même atteint brièvement 91 dollars. Il pourrait bien franchir le seuil des 100 dollars ».
Mais selon les analystes, il reste «peu vraisemblable que les prix du pétrole aillent beaucoup plus loin que le niveau des 100 dollars compte tenu des conséquences que cela aurait sur la demande, qui baisserait, et sur l’offre, qui augmenterait ».
Si la tendance actuelle se poursuit, note la même source, « ce sera une mauvaise nouvelle pour les économies européennes en général. Il ne faut pas perdre de vue l’importance du pétrole, de loin la plus importante source d’énergie qui assure encore aujourd’hui un tiers du mix énergétique mondial ».
Du côté de l’offre, les risques géopolitiques « peuvent créer des problèmes d’approvisionnement qu’il s’agisse d’une possible escalade au Moyen-Orient entre Israël et l’Iran ou en Europe des attaques ukrainiennes répétées contre les raffineries russes qui pourraient affecter la disponibilité de produits raffinés sur le marché mondial ».
Le site spécialisé anticipe qu’une «envolée au-delà de 100 dollars le baril est aujourd’hui une réelle possibilité».
Et pour que les cours se maintiennent ensuite durablement à un tel niveau « dépend de l’équilibre entre l’offre et la demande. Le marché est aujourd’hui indéniablement tendu. D’un côté, une activité économique plus dynamique signifie que la demande augmente de 1,5 à 2 millions de barils par jour en glissement annuel.
Pour exemple, le cours du baril de West Texas Intermediate (WTI) américain a enregistré, vendredi, une sixième séance de hausse d’affilée, dans un marché du pétrole qui guette la riposte iranienne contre Israël.
Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l’InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l’énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord, avec échéance en juin, a lui gagné 0,57%, à 91,17 dollars, également un sommet de plus de cinq mois.
« On s’inquiète de voir les Iraniens se venger sur Israël » après la frappe sur l’annexe de l’ambassade Iranienne à Damas (Syrie), a expliqué Robert Yawger, analyste de Mizhuo Americas. Un tel événement n’aurait vraisemblablement pas de répercussions immédiates sur les approvisionnements en pétrole, mais il « augmenterait les turbulences géopolitiques », prévient l’analyste.
A l’approche du week-end, les opérateurs ont préféré vendredi se positionner à la hausse, en cas de nouveau développement lorsque les marchés seront fermés.
Outre la situation au Moyen-Orient, les cours de l’or noir restent stimulés par le coup de chaud des produits raffinés.
Le prix de gros de l’essence aux États-Unis a atteint vendredi un niveau qu’il n’avait plus connu depuis sept mois.
Les chiffres publiés mercredi par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) ont montré un nouveau sursaut des volumes d’essence livrés aux États-Unis, une donnée considérée comme un indicateur implicite de la demande.
Vendredi, les opérateurs ont aussi prêté attention au rapport mensuel sur l’emploi aux États-Unis, qui a fait ressortir un nombre de créations de postes largement supérieur aux attentes en mars.
Cela témoigne du dynamisme de l’économie américaine, de nature à favoriser la consommation et la demande de produits pétroliers.
Signe de la confiance actuelle dans l’appétit pour l’or noir, l’Arabie saoudite a officiellement relevé vendredi de 2 dollars par baril les tarifs qui seront appliqués en mai à ses clients asiatiques.
Par Reda Hadi