08/12/2024
ACTUALITENATIONAL

Valorisation des déchets portuaires: 77 millions DA à générer annuellement

La valorisation des déchets au niveau des ports permettra à l’Algérie de préserver sa côte, de lutter contre la pollution et de réaliser des gains financiers importants. En effet, pas moins de 77 millions de DA par an sont à générer. C’est ce qu’indique une étude de caractérisation et d’évaluation du potentiel de valorisation des déchets générés dans les ports de pêche en Algérie, menée par l’Agence nationale des déchets (AND), en coordination avec le Programme Économie bleue, Pêche et Aquaculture, dans le cadre de la coopération avec l’Union européenne (UE).

Selon les chiffres dévoilés lors d’une journée d’étude sur les déchets portuaires, organisée dans le cadre du 8e Salon international de la récupération et de la valorisation des déchets (REVADE), au Palais des Expositions des Pins Maritimes, la valorisation des plastiques rapportera 19 millions DA/an, les déchets organiques 6 millions DA, le bois 44 millions DA, les métaux 1 million DA, le papier/carton 1 million DA, les pneus 3 millions DA, et les huiles usagées 13 millions DA. L’exploitation et la valorisation de ces déchets portuaires sont considérées comme un véritable gisement économique.

Intervenant à l’occasion, Sabrine Beggar, cheffe du département prévention à l’AND, a souligné que l’adoption du tri sélectif dans les ports, accompagnée d’un travail de sensibilisation ciblant tous les acteurs de ces lieux (pêcheurs, restaurateurs, associations), pourrait créer des « opportunités de valorisation des déchets générés dans ces lieux et faire émerger des filières de revalorisation ». Selon elle, les ports constituent une interface entre le milieu terrestre et marin, et il est crucial de maîtriser la gestion des déchets dans ces zones pour protéger la biodiversité marine.

De son côté, Warda Tahraoui, experte en entrepreneuriat des start-up auprès du Programme Économie bleue, Pêche et Aquaculture, a mis en avant l’importance de cette étude pour « identifier des solutions innovantes dans la gestion et la valorisation des déchets des ports ». Lancée en novembre 2023, cette étude a ciblé six ports, dont trois ports de pêche (Ghazaouet, Bouzedjar, Mostaganem) et trois ports mixtes (Bouharoun, Zemmouri, Annaba), et a été parachevée en novembre 2024.

L’étude a révélé que 10% des déchets portuaires proviennent des engins de pêche, tandis que les déchets organiques constituent 50% des volumes. Le plastique se classe en deuxième position, représentant entre 20 et 30% des déchets, suivis par le papier, les métaux, les textiles et les pneus. Concernant les déchets collectés par les filets de pêche, 86% sont des bouteilles en plastique, 3,3% des métaux, 3,6% du bois, 2% du papier/carton, 2% du textile, 0,7% du caoutchouc et 0,5% du verre. Parmi ces déchets, 90% sont à usage unique, dont 50% sont des sacs plastiques, 46% des bouteilles et 4% des emballages alimentaires. L’étude a également mis en évidence le fort potentiel de valorisation du bois, suivi du plastique, des huiles usagées, des matières organiques, du papier-carton, des pneus et des métaux.

Sabrine Beggar a insisté sur la nécessité de mettre en place des plans de gestion adaptés aux ports : « Il faut des solutions innovantes pour réduire ces déchets et améliorer l’efficacité des ports en Algérie. Les entreprises, nationales et internationales, ainsi que les start-ups algériennes, proposent des solutions pour la valorisation de ces déchets », a-t-elle recommandé.

Lors de cette rencontre, des experts ont insisté sur l’importance d’une gestion intégrée des déchets portuaires. Parmi les recommandations : mettre en place des systèmes de récupération adaptés, encourager le recyclage et intensifier la sensibilisation des acteurs du secteur à la problématique des déchets. Cette initiative met en lumière l’urgence d’agir face aux défis environnementaux des ports algériens, tout en montrant que des solutions concrètes existent pour réduire leur empreinte écologique et renforcer la durabilité du secteur de la pêche.

L’étude a également rappelé que, selon les données du ministère de la Pêche et des Productions halieutiques et de l’Office national des statistiques (ONS), le secteur de la pêche employait 130.315 professionnels en 2020, répartis sur 46 ports de pêche et plus de 60 sites d’échouage.

Par Zahir R.

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