Inondations dans le sud: Mobilisation exceptionnelle de la protection civile
Face aux récentes inondations à Béchar et dans d’autres régions vulnérables d’Algérie, la protection civile a déployé 1 200 agents, en moins de 24 heures, pour secourir les sinistrés. La coordination avec l’Armée nationale populaire (ANP) a été cruciale, notamment grâce aux moyens aériens mobilisés pour atteindre les zones isolées, comme l’a souligné le Colonel Farouk Achour, Inspecteur à la Direction générale de la protection civile (DGPC).
S’exprimant sur les ondes de la «Chaîne III» de la radio nationale, Farouk Achour a indiqué qu’en 2023, l’État a alloué 1,01 milliard de dinars à six wilayas pour la gestion des risques et la prévention des catastrophes naturelles.
De plus, plus de 2 milliards de dinars ont été destinés à 66 communes des wilayas de Skikda, Jijel, Constantine, Tizi-Ouzou et Sétif, afin de renforcer les infrastructures et améliorer la réponse face aux inondations. Ces inondations ont souligné les défis croissants en matière de gestion des risques et la nécessité d’une réponse rapide et coordonnée des autorités.
Avec des précipitations atteignant 120 mm en 24 heures, soit l’équivalent des précipitations annuelles, ces intempéries ont causé des dégâts considérables aux infrastructures, notamment aux routes et services publics. Les autorités, sous la supervision du ministre de l’Intérieur, ont immédiatement réagi en déployant des experts pour évaluer les dommages et lancer des réparations d’urgence, en particulier pour les habitations affectées.
Comparées aux inondations de 2008, ces dernières ont été plus intenses, mais les travaux de prévention effectués depuis cette époque, tels que les corrections dans les lits d’oued, ont permis de limiter les dégâts. Cependant, le problème persistant des constructions «illicites» dans ces zones inondables continue d’aggraver la situation.
Un nouvel amendement à la loi sur les risques majeurs, introduit en février 2024, interdit désormais strictement toute construction dans ces zones à risque, une mesure clé pour prévenir des catastrophes futures. Les autorités locales, souvent critiquées pour avoir permis ces constructions illégales, ont également une part de responsabilité. Pour y remédier, le ministère de l’Intérieur a initié des actions de formation à destination des responsables locaux, visant à renforcer leur sensibilisation aux risques et à la gestion de l’urbanisme. La cartographie des zones inondables, régulièrement mise à jour, est également un outil crucial pour anticiper les risques et mettre en place des mesures adaptées.
En termes de prévention, l’inspecteur a expliqué que les efforts se sont intensifiés avec la mise en œuvre d’un « plan stratégie-barrage » visant à anticiper les risques associés aux nombreux barrages récemment construits. Ce plan inclut l’élaboration de cartes opérationnelles et de systèmes d’alerte pour mieux prévenir les catastrophes, une initiative nécessaire face aux risques accrus liés aux changements climatiques. Le discours insiste également sur l’importance d’adapter les infrastructures en s’inspirant des normes internationales, comme celles utilisées au Japon, afin de minimiser l’impact des inondations.
Enfin, Farouk Achour a souligné que la sensibilisation de la population est essentielle dans cette stratégie. Le programme de formation au secourisme, qui a déjà touché 190 000 personnes, vise à doter les citoyens des compétences nécessaires en cas de catastrophe. Les informations d’alerte en temps réel sont diffusées via les radios locales et autres médias, encourageant les bonnes pratiques. Bien que les inondations récentes aient causé des dommages considérables, les mécanismes de gestion de crise et de prévention mis en place par les autorités algériennes ont contribué à atténuer leur impact. Cependant, des efforts continus sont nécessaires pour renforcer la résilience des infrastructures et des populations face à des événements climatiques de plus en plus imprévisibles et intenses.
Par Mourad A.