26/12/2024
ACTUALITEINDUSTRIE

Réduction des importations et souveraineté industrielle: L’urgence de renforcer l’intégration nationale

L’économie algérienne souffre d’une forte dépendance aux importations, notamment dans des secteurs stratégiques comme l’énergie, où près de 70 % des composants proviennent de l’étranger. Cette situation affecte non seulement la balance commerciale mais aussi la souveraineté industrielle du pays. Dans ce contexte, le rôle de la sous-traitance industrielle devient essentiel pour assurer une intégration locale plus poussée et réduire la dépendance aux importations. La sous-traitance est vue comme un levier stratégique pour le développement économique intégré, en soutenant la compétitivité de l’industrie nationale tout en stimulant l’innovation et la création d’emplois.

Selon Kamel Agssous, président de la bourse de la sous-traitance, il est urgent de renforcer l’intégration nationale en soutenant les PME locales, véritables piliers du tissu industriel, afin de produire localement ces éléments essentiels. Lors de son intervention à la radio nationale Agssous a indiqué que cette démarche permettrait non seulement de réduire les coûts d’importation mais aussi d’assurer la sécurité économique du pays. L’objectif des autorités est de porter la contribution de l’industrie au PIB à 12 % d’ici 2030, contre seulement 5 % actuellement, en augmentant l’intégration des produits locaux. Ce défi est ambitieux mais réalisable, notamment grâce à la mise en place de conventions entre grands groupes industriels et PME.

Les secteurs clés, tels que la mécanique, la métallurgie, l’électronique, l’énergie et le transport ferroviaire, jouent un rôle moteur dans la stratégie de sous-traitance. Par exemple, Sonatrach, qui importe 90 % des 500 000 pièces nécessaires chaque année, représente un coût d’un milliard de dollars. Ce constat illustre l’ampleur du défi et l’importance de développer des alternatives locales. La Coordination Nationale des Bourses, un acteur central dans cette démarche, travaille à renforcer les capacités des PME en facilitant les partenariats avec les grands groupes industriels. Les récentes conventions signées avec des entreprises telles que Naftal et Cital visent à structurer ces relations et à stimuler l’intégration locale.

Un autre aspect fondamental de cette transition réside dans la mise à niveau des PME sous-traitantes pour les amener aux standards internationaux. Cela implique des diagnostics approfondis des besoins des entreprises, ainsi qu’un soutien financier de l’État, bien que sa mise en œuvre soit parfois insuffisante. Des exemples comme le Small Business Act aux États-Unis, qui attribue 20 % des marchés publics aux PME locales, montrent qu’une législation adaptée peut jouer un rôle clé dans ce processus. Le partenariat public-privé, de même, doit être renforcé pour garantir une collaboration fluide et efficiente.

Le secteur industriel algérien doit également faire face à des contraintes liées à la disponibilité de la ressource humaine qualifiée et à l’accès au foncier industriel. Ces obstacles nécessitent des solutions adaptées pour dynamiser la production locale. Par ailleurs, les partenariats avec des entreprises étrangères, notamment celles d’Italie et de Turquie, sont essentiels pour les projets complexes, tels que ceux liés au dessalement de l’eau de mer ou à la construction de stations. Toutefois, l’objectif est de s’assurer que ces partenariats incluent un transfert de savoir-faire et de technologies, permettant à l’Algérie de maîtriser progressivement toute la chaîne de production.

Enfin, pour soutenir cette dynamique, l’innovation et la recherche scientifique doivent être au cœur de la transformation industrielle. L’université algérienne, par exemple, joue un rôle clé dans la formation des futurs experts dans des domaines stratégiques comme l’électronique et la mécanique. Un renforcement de la collaboration entre les entreprises et les centres de recherche pourrait ainsi favoriser l’émergence d’une industrie plus compétitive, capable de répondre aux défis du marché mondial.

 Par Mourad A.

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