Numérisation: Plaidoyer pour une digitalisation intersectorielle
Le président du Syndicat national du patronat citoyen en charge du numérique et PDG d’Alpha Computer, Souheil Guessoum, a estimé que le processus de numérisation en Algérie est sur la bonne voie et « il y a des avancées majeures dans le secteur de la digitalisation, même s’il y a des choses qui entravent ce processus».
Celui-ci a déjà exprimé son avis sur la question et estime que le lancement de la signature et de la certification numériques en Algérie marque une avancée majeure vers la modernisation administrative et juridique, mais que des progrès sont encore à faire. S’exprimant chez nos confrères de la radio nationale, celui-ci estime qu’avec l’arrivé du Data Cloud à Alger et à Blida, mais aussi avec des secteurs qui se digitalisent, comme l’Etat-Civil, nous souhaitons être les premiers et que l’Algérie devienne la Silicon Valley de l’Afrique et nous avons les moyens pour y arriver. Mais à cette précision prés, il précise que le manque d’inter connexion pour concrétiser la digitalisation peut représenter un obstacle, et pour cela il cite 3 phases pour le concrétiser. La première consistait en la création de plateformes électroniques. Quant à la phase 2, elle consisterait en l’interconnexion des secteurs et de plateformes existantes. Et la phase 3 concerne l’analyse de la Data et l’investissement dans l’intelligence artificielle. Même si une stratégie est déjà développée, le manque d’interconnexion constitue un obstacle. « Nous devons avancer et vite », analyse-t-il. Abordant la rencontre président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avec les opérateurs économiques et l’annonce du guichet unique, il dira qu’avoir un guichet unique, signifie que beaucoup de secteurs sont interconnectés.
Or le président de la République n’a jamais cessé de parler de la digitalisation. Et le guichet unique, est la seule solution aujourd’hui, pour avancer. C’est une étape importante pour faciliter la vie à l’investisseur, l’acte d’investir et pour améliorer le climat des affaires. L’Algérie a les moyens de faire mieux et il y a des services qui sont totalement digitalisé, comme l’État civil. Guessoum citera, entre autres, l’accès au foncier. « Il faut un travail de fond. D’ailleurs 160 000 livres fonciers électroniques ont livrés. Pour lui, c’est une nouvelle certes réjouissante, mais on doit digitaliser tout le foncier dans le pays. Désormais, tout devra se faire en ligne et qui mieux que l’Algérie pourrait faire un tel travail ?». Pour le président de la CAPC, il y a encore des entraves bureaucratiques. Les actions au niveau de certains secteurs sont plus lentes et il y a des résistances dans certains secteurs, car on a peur de la digitalisation.
Révélant que le Haut-commissariat à la numérisation a lancé un projet d’interconnexion, il rappelle que cette démarche nécessitait une coordination intersectorielle, tout en déplorant que cette dernière manquait justement pour y arriver à terme de ce processus. «Il est temps de parler de digitalisation intersectorielle, comme on doit soit aussi compléter le dispositif juridique et l’inclusion financière », juge-t-il.
Tous les secteurs sont digitalisés, mais pas interconnectés
A la question de savoir quelles sont les secteurs prioritaires, ce responsable syndical affirme que le secteur économique, la base de développement en Algérie, est évidemment en pôle position. Cela étant dit, nous avons besoin de tous les autres secteurs pour se développer. Tous les secteurs sont digitalisés, mais pas interconnectés », estimant qu’« il y a aussi le souci de l’interopérabilité qu’il faudra mettre en œuvre (…) On devra faire une refonte de l’ensemble de systèmes pour arriver à terme à la digitalisation ».
S’agissant du secteur bancaire, il estime que les banques sont digitalisés, certes, mais ne pas ne sont pas dotées d’un processus de digitalisation modernes. Il y a des choses encore à faire. Comme par exemple le Switch mobile qui n’est pas encore opérationnel pour des raisons que l’onne connait pas encore.
Concernant l’apport de la numérisation au PIB, il révélera qu’il était de 1% il y a 4 ans, précisant qu’il est de sommes à 4 % actuellement, alors que la moyenne mondiale est de 15 %.
Pour conclure, il lance un cri d’alerte et averti que l’Algérie a besoin d ‘un plan Marshall pour les jeunes qui terminent leurs études et les aider à s’intégrer dans le plan de développement national pour qu’ils ne quittent pas le pays. « Le marché existe, nous avons un écosystème de startups intégré. Les jeunes doivent entreprendre et s’intégrer dans les entreprises, l’exportation, l’innovation et c’est notre rôle de les aider et de les accompagner »
Par Réda Hadi