Exportations de gaz naturel liquéfié: L’Europe, principale destination du GNL algérien
Entre janvier et juin 2024, les exportations de gaz naturel liquéfié (GNL) de l’Algérie se sont majoritairement dirigées vers l’Europe, mettant en évidence la forte demande énergétique du continent. D’après le dernier rapport de la plateforme spécialisée dans les marchés de l’énergie « Attaqa.net », la Turquie et la France se démarquent comme les principaux importateurs, bénéficiant de la proximité géographique et de la nécessité de diversifier leurs sources d’énergie. L’Italie et l’Espagne, quant à elles, maintiennent des relations commerciales solides avec l’Algérie, renforcées par des besoins énergétiques croissants. Le Royaume-Uni, bien que moins dépendant, continue d’intégrer le GNL algérien dans son mix énergétique pour sécuriser ses approvisionnements.
La Turquie s’est imposée comme le principal importateur, avec 2,17 millions de tonnes de GNL algérien. Cette relation commerciale solide s’explique par les besoins énergétiques croissants de la Turquie, qui cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement en énergie pour renforcer sa sécurité énergétique. En revanche, la France occupe la deuxième position avec 1,56 million de tonnes importées. Bien que possédant une production nucléaire substantielle, la France continue d’importer du GNL pour diversifier ses sources d’énergie et répondre à la demande croissante en période de pointe, notamment en hiver. Cette diversification est cruciale pour garantir une stabilité énergétique et éviter les interruptions de service.
Par ailleurs, l’Italie et l’Espagne ont chacune importé environ 0,95 million de tonnes de GNL algérien. Ces deux pays ont des liens historiques et commerciaux solides avec l’Algérie, et leur dépendance au GNL algérien est en partie due à la nécessité de diversifier leurs sources énergétiques après la réduction des importations de gaz russe en raison des tensions géopolitiques. Pour l’Italie, le GNL algérien est une alternative stratégique, complétant les approvisionnements en gaz provenant de Russie et d’autres régions. De même, l’Espagne, avec ses nombreux terminaux de regazéification, est bien positionnée pour recevoir et distribuer le GNL en Europe.
Enfin, le Royaume-Uni, bien qu’importateur plus modeste avec environ 0,20 million de tonnes, continue d’intégrer le GNL algérien dans son mix énergétique pour diversifier ses approvisionnements. Le Brexit et les fluctuations des marchés énergétiques européens ont poussé le Royaume-Uni à rechercher des partenariats énergétiques en dehors de l’Union européenne, et l’Algérie représente une source fiable et proche pour le GNL.
Cette répartition des exportations algériennes de GNL souligne l’importance de l’Algérie comme fournisseur crucial de gaz pour l’Europe. En outre, elle met en lumière la stratégie des pays européens visant à sécuriser et diversifier leurs sources d’approvisionnement en énergie dans un contexte de volatilité géopolitique et de transition énergétique. La demande européenne pour le GNL algérien est également renforcée par les infrastructures existantes, telles que les terminaux de regazéification, qui facilitent l’importation et la distribution efficace du GNL sur le continent.
Baisse des exportations algériennes de gaz naturel liquéfié (GNL)
Le rapport de « Attaqa.net » stipule que les exportations de gaz naturel liquéfié (GNL) de l’Algérie ont atteint leur plus bas niveau en deux ans en juillet 2024. Entre janvier et juillet 2024, les exportations algériennes de GNL ont chuté à 6,96 millions de tonnes, contre 7,35 millions de tonnes durant la même période en 2023. Plus précisément, en juillet 2024, les exportations ont dégringolé à 0,711 million de tonnes, contre 1,04 million de tonnes en juillet 2023.
Cette baisse notable des exportations est principalement attribuée à une consommation accrue d’électricité en Algérie, qui dépend presque exclusivement du gaz naturel. En effet, en juillet 2024, la demande en électricité a atteint un niveau record de 19,54 gigawatts, en raison de températures exceptionnellement élevées et d’une forte humidité.
En comparant les exportations mensuelles de GNL sur une base annuelle, on observe une tendance fluctuante. En janvier 2024, les exportations étaient de 1,04 million de tonnes, légèrement inférieures à celles de janvier 2023 (1,13 million de tonnes). En février, elles se sont établies à 0,983 million de tonnes, contre 0,832 million de tonnes en février 2023. En mars, elles étaient de 0,951 million de tonnes, comparées à 0,944 million de tonnes en mars 2023. En avril, elles ont atteint 1,12 million de tonnes, contre 1,21 million de tonnes en avril 2023. En mai, elles ont augmenté à 1,14 million de tonnes, comparé à 1,09 million de tonnes en mai 2023. Enfin, en juin, les exportations ont diminué à 1,001 million de tonnes, contre 1,09 million de tonnes en juin 2023.
En 2023, la production d’électricité en Algérie a diminué de 5,8 %, atteignant 85,9 térawattheures. L’Agence internationale de l’énergie prévoit une croissance annuelle de la demande en électricité de 5,2 % entre 2024 et 2026, anticipant que le gaz continuera de dominer le mix énergétique jusqu’en 2026.
La baisse des exportations de GNL en Algérie en 2024 est donc principalement due à une demande intérieure accrue en électricité, exacerbée par des conditions météorologiques extrêmes. Malgré cette diminution des volumes exportés, la demande européenne pour le GNL algérien reste persistante.
Par Mourad A.
